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Viols et disparition à Dampremy: la mère aurait vu sa fille inanimée, emballée dans un sac en 2012

Un couple de Tchétchènes vivant à Dampremy, dans l'entité de Charleroi, a été placé sous mandat d'arrêt, mercredi. Le père est soupçonné d'avoir violé et tué sa fille aînée, disparue en 2012. Ces révélations surviennent après la plainte d'une autre fille du couple qui accuse son père d'abus sexuels et du meurtre de son aînée.


Plusieurs fugues

Cette famille d'origine tchétchène, composée de sept enfants, est arrivée en Belgique en 2006 et s'est installée à Tournai avant de déménager à Dampremy en 2012. Les autorités tournaisiennes avaient déjà géré les multiples fugues de la fille aînée, née en 1997. En 2012, après le déménagement, le SAJ de Charleroi avait été averti d'une nouvelle fugue et des devoirs d'enquête avaient alors été menés pour localiser la mineure, alors que la famille n'avait pas prévenu les forces de l'ordre. Un ami avait alors affirmé avoir vu la jeune fille en novembre 2012. Le père, lui, avait expliqué qu'elle faisait des allers-retours réguliers vers Dampremy, mais qu'elle n'y vivait plus vraiment. Celle-ci ne supportait plus la vie en vase clos et la tyrannie instaurée par le patriarche. Et l’enquête a, en effet, démontré qu’elle a eu certains contacts. "Il y a eu, effectivement, de la téléphonie qui a été effectuée et des personnes qui ont pu être identifiées comme ayant été en contact avec elle. D’autres vérifications ont été faites dans les semaines, les mois qui ont suivi et le père a signalé que la jeune fille rentrait de manière sporadique, ponctuelle à la maison, mais qu’elle repartait aussitôt", a expliqué Vincent Fiasse, procureur du Roi de la division du parquet de Charleroi, au micro de Benjamin Samyn pour le RTLinfo 13H.


Une des autres filles a affirmé que son père violait sa soeur

Lundi, le dossier a rebondi lorsqu'une autre fille du couple s'est présentée spontanément à la police pour déposer plainte contre son père qui, selon elle, la forçait à des attentats à la pudeur. Elle a ajouté que sa soeur disparue était violée et que son papa avait fini par la tuer après l'avoir séquestrée dans la cave. L'affaire a été mise à l'instruction et une perquisition a été menée au domicile de Dampremy.


Une cache dans la cave?

Des éléments matériels (selon une source proche de l'enquête, il s'agirait d'une cache découverte dans la cave) ont permis de conforter les déclarations de la fille, mais également de la mère de famille. Selon le procureur du Roi, Vincent Fiasse, celle-ci a déclaré avoir vu pour la dernière fois sa fille inanimée dans un sac, en 2012: "Elle a pu, selon elle, constater la présence du corps de sa fille, en présence du père, sans savoir si cette fille était vivante ou pas. Elle l’a vue inanimée dans un sac."


"Elle vivait dans la maison de la terreur, sous la coupe de son mari"

Le père, qui nie en bloc, a été placé sous mandat d'arrêt pour meurtre, séquestration, viols et coups. Il est également inculpé d'attentats à la pudeur sur sa deuxième fille, âgée de 17 ans. La mère, qui semblait sous l'emprise de son mari, a été incarcérée pour non-assistance à personne en danger. "Je pense, c’est ce qu’elle a d’ailleurs dit au magistrat instructeur, qu’elle se sentait finalement libérée par cette décision de placement sous mandat d’arrêt, ce qui est paradoxal, tellement, et elle a employé ce terme, elle vivait dans la maison de la terreur, sous la coupe de son mari", affirmé Marie-Cécile Deprez, avocate de la mère.

Les six enfants ont été confiés au SAJ. Pour l'heure, aucun corps n'a été retrouvé. De nombreux devoirs d'enquête doivent encore être réalisés.

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