Elle a vécu "l'horreur" de Daesh avec son fils de 4 ans, aujourd'hui, elle témoigne dans les écoles: "Ne faites pas la même erreur"

Ce lundi était une journée un peu particulière à l'IESPP (institut d'enseignement secondaire provincial paramédical) de Mons... Laura Passoni, une jeune Carolo qui était partie en Syrie en 2014 avec son fils de 4 ans, est venue témoigner de l'enfer qu'elle a vécu sur place pendant 9 mois. Après avoir livré son témoignage dans un bouquin, Au coeur de Daesh avec mon fils, elle a décidé d'aller dans les écoles pour témoigner, pour expliquer à ces ados de 4e secondaire qu'on peut facilement se faire avoir quand on est jeune et naïf.

"Je ne partirai plus en Syrie, ce que j'ai vécu là-bas c'est vraiment l'horreur", témoigne-t-elle aux ados curieux de comprendre pourquoi Laura est partie avec son fils de 4 ans. Avoir mis son petit garçon en danger est le plus grand regret de la jeune femme. Elle avoue aujourd'hui avoir été naïve et ne pas s'être rendu compte de la situation en détraquant là-bas. "Je voulais partir en Syrie dans le but d'aider le peuple syrien, d'être infirmière, et pas de me faire exploser ou faire des morts, raconte-t-elle. De toute façon en tant que femme chez Daesh, on a le droit de rien faire, juste de procréer et faire des futurs combattants."


"La Syrie a gâché ma vie"

Elle souhaite parvenir à éviter à certains jeunes de tomber dans le même piège: "Ne faites pas la même erreur que moi. La Syrie a gâché ma vie". Les adolescents approuvent généralement la démarche de la jeune femme, qu'ils trouvent courageuse.

"Je pense que les jeunes qui veulent partir ne vont pas venir vers moi le dire. Mais s'ils veulent partir et si je leur parle, peut-être que dans leur tête, ça va les faire réfléchir et leur faire prendre du recul, a-t-elle expliqué à Nathalie Pierard pour Bel RTL. C'est ce que je souhaite en tout cas: que d'autres ne partent pas".


"Les attentats, ce n'est pas l'islam"

Elle craint que les risques soient tout aussi importants avec les jeunes qui se font embrigader à distance, ceux qui sont ici et guidés de Syrie. "À l'heure actuelle, on n'est pas dans les départs, on est dans les attentats qui nous touchent dans nos pays. Daesh ne demande plus de venir, ils demandent aux jeunes : restez bien où vous êtes et faites des attentats", pense Laura Passoni. Alors, elle répète inlassablement son discours auprès de chacun : "Les attentats, ce n'est pas l'islam, ce n'est pas la religion, ce n'est pas tuer des innocents, Dieu n'a pas demandé ça. Donc moi je suis vraiment là pour qu'ils comprennent cette chose-là, pour qu'ils ne fassent pas cette erreur", dit-elle enfin.

À son retour de Syrie d'où elle a fui enceinte avec son mari et son fils de 4 ans, Laura a été inculpée pour participation aux activités d'un groupe terroriste. Le 23 mars 2016, elle a été condamnée à 3 ans de prison avec sursis probatoire.