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Excédé, il humilie un de ses voleurs : il se retrouve devant le tribunal

Un commerçant de Gosselies a décidé de faire justice par lui-même. Excédé par les vols a répétition dont il était victime, il a saisi un de ses voleurs et l'a laissé en slip, attaché au rond point dit "du marsupilami" en plein Charleroi. Il a comparu aujourd'hui devant le tribunal correctionnel pour répondre de ses actes.

Olivier P., un commerçant de Gosselies, a comparu lundi devant le tribunal correctionnel de Charleroi, pour des faits de coups volontaires, de détention arbitraire et de traitement dégradant. En novembre 2008, il avait emmené l'auteur d'un vol, et l'avait ligoté avant de laisser vêtu de son seul slip en pleine rue, le torse maculé de l'inscription "Je suis un voleur".

Attaché en slip au rond-point "du marsupilami"

Le prévenu, qui comparaissait aux côtés d'un ami qui l'avait aidé, a expliqué qu'à l'époque, il avait été victime de nombreux vols. Il avait identifié l'auteur en aveux du dernier d'entre eux et s'était rendu chez lui. Il avait alors fait monter le voleur dans sa camionnette avant de le ligoter et de laisser sur le rond point Hiernaux (rond-point du Marsupilami) en plein Charleroi, vêtu de son seul slip, au vu et au su de tous les passants, nanti de l'inscription à l'encre indélébile "Je suis un voleur". Il a expliqué que le co-prévenu, un ami, arrivé au moment au début de cette expédition, n'y avait eu qu'un rôle secondaire. Victimes de vols à répétition Le substitut Mme Salens a estimé que tous les faits sont bien établis. Elle a requis qu'ils ne pouvaient pas être cautionnés, même si on pouvait les comprendre. Elle a demandé, pour les deux prévenus, un sérieux rappel à l'ordre même si, a-t-elle dit, "il y a des carences dans l'exécution des peines de prison". Défenseur d'Olivier P., Michel Bouchat a insisté sur le ras-le-bol de son client, victime de vols à répétition: à son domicile, dans son commerce, dans sa voiture, vol de sa voiture encore, sans que jamais, a-t-il plaidé, cela ait semblé connaître de suite au parquet puisque jamais Olivier P. n'a été averti d'une possible constitution de partie civile.

Le voleur a déjà récidivé

Aucun de ces dossiers n'a apparemment été fixé, a plaidé Me Bouchat, avant de demander l'acquittement pour les coups reprochés à son client et donnés, selon lui, à la seule porte de l'habitation du voleur. Il a fait remarquer que celui-ci avait suivi Olivier P. sans y être forcé, jusque dans la camionnette; il n'a jamais fait valoir aucune douleur. En revanche, déjà connu des autorités judiciaires, il a depuis lors commis d'autres vols, a souligné Me Bouchat. Le défenseur a réclamé la suspension simple du prononcé, mesure qu'a aussi demandée le co-prévenu. Jugement le 10 janvier.

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