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La grève dans des dépôts du TEC Charleroi a pris fin et n'a pas plu à tout le monde: "200 à vouloir rouler coincés par 4 tocards"

Plusieurs navetteurs qui n'ont pas d'autres choix que de prendre les transports en commun malgré la crise du coronavirus ont eu la désagréable surprise d'apprendre ce matin à leur arrêt de bus qu'il y avait un mouvement de grève spontané des chauffeurs. "Pas de bus pour aller travailler à Charleroi, les chauffeurs bloquent le dépôt", renseignait notamment une personne via notre bouton orange Alertez-nous.

Le mouvement a été mené par le syndicat CGSLB qui a ordonné le blocage des dépôts de Genson et Jumet avec des voitures et bus pour empêcher les véhicules de sortir. Par contre, les dépôts d'Anderlues et Nalinnes sont restés ouverts permettant un trafic normal sur les parcours qu'ils desservent.

En fin d'après-midi, nous avons appris que la grève spontanée prenait fin. Le déblocage des dépôts de Genson et Jumet était en cours vers 17h, a confirmé vendredi en fin d'après-midi la porte-parole du TEC Charleroi. Selon cette dernière, il n'y a eu aucune négociation. "On croise les doigts pour que la situation rentre dans l'ordre dès samedi. Mais aucun bus ne circulera ce vendredi".

Voici les informations que nous avons recueillies ce vendredi matin

Selon la direction entendue au téléphone tôt ce matin, les motifs sont multiples: les chauffeurs veulent une prime (mais si prime il doit y avoir, elle ne peut se faire au seul niveau de Charleroi mais pour l'ensemble du TEC, objecte la direction), ils ne veulent pas reporter des congés (pourtant nécessaire pour remettre l'activité de façon cohérente à la fin du confinement, nous explique la direction), une police pas assez présente pour faire respecter les règles dans les bus (il y a une excellente collaboration avec la Ville, argumente la direction qui ajoute que la police ne peut pas être partout tout le temps).

Nous sommes 200 à vouloir rouler et nous sommes coincés par 4 tocards

L'action syndicale ne plaisait pas à tous les chauffeurs. "Aujourd'hui, j'ai honte d'être chauffeur de bus. Ce matin j'ai trouvé mon dépôt bloqué. Par les temps qui courent, c'est une honte. Nous sommes 200 à vouloir rouler et nous sommes coincés par 4 tocards. On remontait dans l'estime des gens... mais là on va toucher le fond", réagissait un chauffeur via notre bouton orange Alertez-nous.

Du côté du syndicat CGSLB joint un peu plus tard, on avance comme principal problème le fait que la plupart des voyageurs qui sont dans les bus (et il ne peut y en avoir que 5 par véhicules, distanciation sociale oblige) ne font pas de déplacement essentiel et sont "en balade". Mais ils prennent la place de gens qui ont besoin du bus pour aller travailler et que le chauffeur est contraint de laisser aux arrêts car il ne peut plus embarquer personne. Par ailleurs, les chauffeurs seraient régulièrement insultés dans leur maintien des règles de confinement dans leur bus. L'élément déclencheur de la grève serait d'ailleurs une salve d'insultes reçue hier par un chauffeur de la part d'un passager. Selon la CGSLB, la police doit être plus présente. Elle cite en exemple une patrouille spéciale Covid-19 mise en place à Liège et ajoute qu'il suffirait d'une présence policière temporaire à certains endroits précis et à certaines heures de la journée. Si la police sanctionne administrativement pendant quelques jours, cela dissuadera de nombreuses personnes de ne plus entrer dans des bus pour des déplacements qui ne sont pas nécessaires, pense le syndicat.

"J'ai roulé un après-midi, j'ai pu voir que la moitié des passagers qu'on transporte n'ont aucun but et empêchent des gens qui vont au travail d'entrer dans ces bus faute de places encore disponibles", nous a raconté Jean Verracchi, délégué principal CGSLB. Celui-ci espérait que la direction soit prête au dialogue, sans quoi, menaçait-il, le mouvement se prolongerait.

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