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Effondrement de l'hôpital civil de Charleroi filmé en direct : mais pourquoi le trafic n'a pas été arrêté?

Ce mercredi 9 août, la firme en charge du chantier de démolition de l’hôpital civil de Charleroi a procédé en urgence à la destruction d'une aile du bâtiment. Elle n'a toutefois pas prévenu les autorités. Dès lors, la route n'a pas été bloquée et des véhicules se sont retrouvés dans le nuage de poussière engendré par l'éboulement.

L’effondrement d'une aile du vieil hôpital civil de Charleroi a été diffusé en direct sur Facebook, filmé par Marie-France et ses amies. La démolition volontaire a créé un important nuage de poussière qui s’est propagé jusque sur le boulevard Zoé Drion, une route qui n’avait pas été fermée à la circulation. L'absence d'interruption de trafic a étonné plus d'une personne.

Nous avons interpellé la commune de Charleroi qui dit ne pas avoir été avisée par l'entrepreneur de cette opération spectaculaire. La loi veut pourtant que si une action de chantier exerce une emprise sur l'espace public, elle doit être notifiée par l'entrepreneur à la ville, nous a expliqué une porte-parole de la Ville.

Le terrain sur lequel se trouvent les ruines de l'hôpital appartient au CPAS de Charleroi qui est donc le maître d'ouvrage du chantier. Lui non plus n'a pas été mis au courant de cette opération et a découvert les images hier, nous a indiqué la porte-parole de l'institution. Celle-ci a contacté l'assistant du maître d'ouvrage, l'intercommunale Igretec, en charge de la sécurité, qui lui a livré les explications.


Effondrement d'urgence

Nous avons eu en ligne un responsable d'Igretec. Il a indiqué que l'effondrement avait été décidé en urgence par l'entrepreneur après qu'un affaiblissement structurel du bâtiment (en cours de destruction progressive, en partant du haut vers le bas) avait été constaté.

Cette fragilité représentait un danger pour la sécurité des ouvriers car les façades menaçaient de s'écrouler sur eux à tout moment.


Aucune communication

L'entrepreneur a donc décidé de procéder à la destruction d'un pan de l'aile de l'hôpital en une seule fois. Mais sans prévenir personne. Il aurait dû prendre un minimum de mesures de prévention pour le voisinage comme hydrater les murs afin de limiter le dégagement de poussière et bloquer la route, indique Igretec. On observe en effet sur la vidéo qu'au moins un véhicule s'est retrouvé noyé dans le nuage de poussière.

Igretec précise que la fine poussière dégagée n'était pas dangereuse à l'exception du manque de visibilité provoqué. Il n'y a par exemple pas eu de gravats sur la chaussée. Par ailleurs, le bâtiment avait déjà été complètement désamianté au cours d'une étape antérieure de ce chantier qui a commencé il y a longtemps déjà.

A la place de l’hôpital, il est prévu de construire une zone mixte dans laquelle il y aura des bâtiments publics, des logements et des commerces.

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