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La Mutualité Solidaris rembourse les patches de nicotine à Namur mais pas à Charleroi: Luc, fumeur, ne "comprend plus rien"

Un citoyen de Marcinelle s’étonne que les patches anti-tabac ne soient plus remboursés partiellement par la Mutualité Solidaris à Charleroi. Après avoir entrepris une deuxième cure pour arrêter de fumer, il dénonce un manque de soutien de sa mutuelle alors qu’à Liège et à Namur, des interviennent à hauteur de 25€ sont toujours d’actualité.

Luc (prénom d'emprunt), un citoyen de Marcinelle s’interroge, via notre page Alertez-nous, sur l’aide apportée par la Mutualité Solidaris à Charleroi à ses membres désirant arrêter de fumer. À 71 ans, il a entamé au mois d’avril une deuxième cure afin de se séparer de ses cigarettes. Après avoir consulté son médecin de famille et avoir remis ses documents auprès de sa mutuelle en vue d’être remboursé, ce dernier s’est dit "étonné qu’on m’ait remboursé la visite médicale mais, pas les patches anti-tabac, comme cela avait été effectué, il y a 5-6 ans."

"Il y a quelques années, j’avais été remboursé à hauteur de 50 euros"

En vue d’obtenir un remboursement partiel de ses frais (42,45 euros pour un traitement de 21 jours), Luc a complété le formulaire "Traitement médicamenteux anti-tabac" en y joignant l’attestation délivrée par son pharmacien. "Je me suis ensuite rendu au guichet de la Mutualité Solidaris à Charleroi et, on m’a répondu qu’il n’y avait à présent plus de remboursement (intervention de 25€ à l’achat d’un médicament ou patch) à Charleroi, sous prétexte que le médicament n’est pas repris dans la liste de leurs produits agréés. Pourtant à Namur et à Liège, ce soutien est toujours d’actualité. Je ne comprends donc plus rien", affirme le Marcinellois avant d’ajouter : "C’est la seconde fois que j’arrête de fumer sans aucun problème grâce à ces patches, c’est très facile. Il y a quelques années, j’avais été remboursé à hauteur de 50 euros."

Il évoque par ailleurs son point de vue sur le système désormais proposé par sa mutuelle : "Maintenant, ils ont décidé de changer de système. Ils veulent vous envoyer chez un de leurs spécialistes afin de suivre quelques séances de désintoxication. Après seulement, on vous fournit des patches, en cas de besoin. Les autres mutuelles ne demandent pas cela. Ces patches fonctionnent admirablement bien, pourquoi imposer autre chose ?"

"Sans suivi, les chances d'arrêter de fumer sur le long terme sont moindres"

À Charleroi, les consultations d’aide à l’arrêt tabagique auprès d’un médecin ou d’un tabacologue sont favorisées pour aider les fumeurs à arrêter le tabac. "Nous pensons qu’il s’agit du moyen le plus efficace. Les patches qu’on peut retrouver en pharmacie étant davantage un complément. Un spécialiste, ici un tabacologue, va pouvoir aider chaque personne selon sa situation. Les raisons pour lesquelles certaines personnes fument sont très compliquées. Il existe des dépendances chimiques, mentales ou affectives. C’est très complexe ", déclare Claire Huysegoms, la porte-parole de la Mutualité Solidaris. "En allant chercher des patches de manière volontaire et isolée en pharmacie, s’il n’y a pas suivi, les chances d’arrêter de fumer sur le long terme sont moindres."

L’ensemble de la population (sans limite d’âge), peut ainsi bénéficier de la méthode proposée par Solidaris. Au total, huit séances sont prévues sur une période de deux ans avec une intervention maximum de la mutuelle de 170 € (30 € pour la première séance et 20 € pour chacune des sept séances suivantes). Le remboursement maximal pour les femmes enceintes s’élevant par ailleurs à 240 euros. "Le prix d’une séance chez un tabacologue se situe entre 65€ et 75€ (cadre légal) et plus", précise Claire Huysegoms.

Mettre l’accent sur d’autres services

Concernant la problématique soulevée par un des affiliés de la Mutualité Solidaris, la porte-parole enchaîne : "Il est vrai que les patches ne sont pas remboursés à Charleroi. Nous sommes actifs pour aider les fumeurs mais d’une autre manière. À Liège et à Namur, des interventions de 25 euros sont toujours d’application. Ce sont des différences qui existent entre chaque mutualité. D’une région à l’autre, il y a une autonomie dans les choix, en vue par exemple, de favoriser les personnes ayant des besoins en logopédie ou les personnes atteintes du cancer. Les mutualités prennent ces décisions en fonction des demandes des affiliés. Dans ce cas-ci, certaines d’entre-elles ont voulu aller un peu plus loin en proposant encore des réductions pour les patches mais à Charleroi, nous préférions simplement mettre l’accent sur d’autres services." 

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