Les anciens de Duferco-Carsid à Marcinelle ont peur de voir disparaître leur haut-fourneau: l'entreprise a d'autres projets

Certains ouvriers ont passé plus de la moitié de leur vie dans cette usine et face à l’ancien site Carsid, ces travailleurs se remémorent de nombreux souvenirs. Pour eux, une inquiétude à terme: voir le lieu disparaître, emportant avec lui les traces d’une période dorée.

"Il faut le maintenir pour la mémoire des travailleurs et tous les sidérurgistes de la région de Charleroi", déclare Luigio Spagnuolo, ancien travailleur de Carsid.

Dans un premier temps, Duferco avait imaginé le démontage total de l’usine. Au final, des pièces pourraient être revendues pour 2 millions d’euros. Mais la société se dit prête à conserver des éléments selon la volonté de la Ville.

Du côté de la Région wallonne par contre, l’inscription sur la liste de sauvegarde a été rejetée. Seuls des budgets pour réaliser des archives ont été confirmés.

"Notre crainte est qu’il y ait une mutilation irréversible"

"Si la mémoire du passé industriel doit être préservée, la sacralisation de l’outil ne me paraît pas être la piste prioritaire", a estimé Maxime Prévot, le ministre wallon du Patrimoine.

À terme, le haut fourneau devrait normalement être maintenu et les 103 hectares aménagés en zone industrielle pour PME ou encore en logement.

À travers leur combat, les défenseurs du site plaident pour un maintien en l’état.

"Notre crainte est qu’il y ait une mutilation irréversible de l’édifice et qu’on lui enlève une partie de sa valeur patrimoniale", confie Gilles Durvaux, président du collectif citoyen pour la sauvegarde du Haut-Fourneau 4. "On irait vers une conservation minimaliste, une espèce de carcasse monumentale. Et nous voulons défendre un projet où le haut fourneau serait au centre d’un nouveau projet de reconversion."

Pour l’heure, Duferco attend de connaître les souhaits de la Ville avant de toucher ou pas à cet édifice vieux de 60 ans.