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Les riverains ayant demandé le mur anti-Roms assument: "Ainsi, plus personne ne passera au-dessus de nos jardins" (vidéo)

Après les parois anti-SDF, voici le mur anti-gens du voyage. A la frontière française, près de Mouscron, les autorités ont le projet de construire un mur de séparation entre une aire d'accueil de gens du voyage et les riverains de la ville. Cela pose évidemment des questions éthiques. Pourtant, les habitants se disent plutôt soulagés.

C'est l'histoire d'une frontière dans un quartier pas toujours facile, rapporte notre journaliste Benjamin Samyn. Une séparation entre la France et la Belgique, d'abord, entre les Hommes, ensuite. D'un côté, il y a les gens du voyage, installés dans une aire d'accueil en France. De l'autre, les riverains qui habitent en Belgique. Bientôt, le camp va déménager et se rapprocher des habitations.


Les riverains ne veulent plus que l'on "passe au-dessus" de leur jardin

Un mur de 2m40 de hauteur, sera installé exactement à l'endroit où passe la frontière franco-belge. "On a eu une réunion à la mairie pour demander que le mur soit de notre côté ici afin que plus personne ne passe au-dessus de nos jardins, explique Olivier, qui fait partie des riverains ayant demandé l'installation de ce mur. Et ainsi, que l'on ne reçoive plus de tirs à la carabine ou à la bille".


Les riverains se plaignent de jets de "billes" contre leur habitation

Certains enfants du camp ont lancé des projectiles (des billes notamment), sur les habitations. Ces agissements ont provoqué quelques dégâts mineurs.

Le bourgmestre de Mouscron, lui, soutient la création du mur. "Malheureusement, ils viennent très près de la Belgique, ce que déplorent nos habitants car ils ont un peu peur des visiteurs, entre guillemets, assume Alfred Gadenne (cdH). (...) Ce n'est pas un mur de 200 mètres, il n'y aura que 6 mètres de mur".


Ceux qui gèrent les zones d'accueil parlent de stigmatisation

La société qui gère les zones d'accueil pour les populations comme celle installée dans l'air d'accueil dénonce l'érection du mur et parle de stigmatisation.

Quant à l'adjoint au maire de la ville française concernée, il tempère la portée de certains mots: "Déjà, ce n'est pas un camp, c'est une aire d'accueil, rectifie Henri Gadaut, adjoint au maire de Wattrelos. Ce n'est pas un mur béton, c'est une clôture béton, parce que dans l'amalgame si on parle de mur, de camp, il ne manque plus que le mirador... Aussi la dernière polémique, c'est que l'on parle de Roms, alors que ce ne sont pas des Roms. Ce sont des gens du voyage qui sont devenus sédentarisés".

Le mur, qui délimitera bientôt la frontière franco-belge sur quelques mètres sépare un peu plus des communautés pourtant amenées à vivre ensemble.

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