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Meurtre à Quaregnon: Steve Becker nie toujours et ne peut expliquer certains faits

Interrogé par le président de la cour d'assises du Hainaut durant de longues minutes, lundi en fin de matinée, Steve Becker persiste à dire qu'il n'est pas impliqué dans le meurtre de Ali Akbar Chokr, commis le 12 juillet 2014 sur le chemin de l'Espérance à Quaregnon. L'accusé a plusieurs fois répété qu'il n'avait rien à voir là-dedans, reconnaissant seulement avoir donné un coup de poing à la victime et à son cousin, lesquels s'étaient "pris la tête" avec son père, quelques minutes avant les faits.

Cinquième des fils de Daniel Becker et de Josette Meyer, Steve Becker est père de trois enfants. Invalide, il dit ne toucher que 625 euros par mois de la Vierge noire. "Je ne fais rien à part acheter des voitures, une fois par mois", dit-il avant d'ajouter qu'il s'occupe de ses deux "chevals" et qu'il donne parfois un coup de main à son père, Daniel, "qui fait un peu de tout".

Steve Becker prétend qu'il a entendu des cris en face de chez lui, le 12 juillet 2014. "Je suis sorti voir ce qui se passait à la barrière, une voiture bloquait le tracteur de mon père et les deux hommes se sont pris la tête avec lui. Je suis sorti et je me suis battu avec l'homme. La deuxième personne est venue vers moi et je lui ai mis un coup de poing après en avoir reçu un. Mon père est parti à pied et j'ai rentré le tracteur."

L'accusé dit avoir passé la soirée chez lui avec sa femme et ses enfants. "Je voulais aller nettoyer mon camion et chercher du lait pour mon bébé mais la police m'a empêché de sortir de chez moi. Alors, je n'ai plus bougé de chez moi et nous avons regardé Fort Boyard à la télé, en famille."

Steve Becker confirme qu'il était bien propriétaire d'une Mercedes grise break, dont il ne se souvient plus du numéro d'immatriculation, qu'il avait achetée en Flandre, sans demander de facture, pour sa femme "car je ne pouvais plus être assuré". Seuls lui et sa troisième femme roulaient avec cette voiture. Selon les témoins, l'auteur des deux coups de feu mortels se trouvait sur le siège passager d'une Mercedes grise, identique à celle de l'accusé.

Mais Steve Becker soutient qu'il n'a rien à voir avec la fusillade qui a éclaté sur la chaussée de l'Espérance. Suspect numéro un, il avait été interpellé en début de soirée, le 12 juillet 2014. "Il y a des ninjas tout en noir qui sont venus, avec des armes pointées sur moi. J'ai demandé s'ils avaient un mandat mais ils m'ont répondu qu'ils avaient un mandat sur pattes avec eux." C'était le juge d'instruction Blondieau qui l'a placé sur mandat d'arrêt vers 21h.

Dans sa voiture, les policiers ont retrouvé une matraque "achetée dans une brocante", mais aussi de nombreux indices. La Mercedes grise avait été aperçue le 12 juillet dans sa propriété par un hélicoptère de la police, qu'il n'a pas vu, vers 18h, avec un gros autocollant "gitan bikers" sur le pare-brise arrière. "Je n'ai jamais eu d'autocollant sur ma voiture", martèle l'accusé qui a tatoué "gitan bikers" sur son avant-bras droit. Quelques heures plus tard, l'autocollant avait disparu.

Cette voiture avait été bien nettoyée selon les enquêteurs, "mais je la lavais chaque jour car je suis maniaque". Les policiers ont néanmoins retrouvé de la poudre et des morceaux de verre qui viendrait du pare-brise d'une Opel. "Je ne sais pas de où ça vient. La voiture n'a jamais bougé de chez moi. Je n'ai rien à voir là-dedans".

Une seconde Mercedes break a été analysé lors de l'enquête, elle appartenait à la nièce de l'accusé. L'analyse de ce véhicule n'a rien donné.

Le président a aussi rappelé que des traces de poudre ont été retrouvées sur l'accusé. Ce dernier n'en donne aucune explication.

Au sujet de son changement de physionomie, Steve Becker dit qu'il s'était fait opérer quatre mois avant les faits afin de perdre des kilos en raison de son obésité morbide qui mettait sa vie en danger. "J'ai perdu mes cheveux à cause d'un choc émotionnel car j'ai cru que mon dernier fils était mort à la naissance", dit-il alors que les témoins prétendent que le tireur avait une grosse barbe et de longs cheveux. Son fils est né quelques mois avant les faits et les policiers ont prétendu qu'il avait changé de look après son interpellation.

Le juge d'instruction et les enquêteurs seront entendus lundi après-midi par la cour.

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