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Logan Berckmans, accusé devant la cour d'assises du Hainaut du meurtre de Jason Denies commis le 24 mars 2013 à Goutroux, a été interrogé par le président Morandini mardi matin. Il ne sait plus pourquoi il a pointé l'arme sur Jason, "je ne sais pas, c'est un geste stupide", a commenté l'accusé qui a avoué avoir tiré à bout portant. Il a aussi dit qu'il avait pris l'arme du crime chez un homme qui lui devait une somme de 500 à 600 euros, "pour prêt et services rendus". "J'ai pointé l'arme sur ma tempe et j'ai tiré deux fois. Puis, j'ai pointé l'arme sur Jason et j'ai tiré. Je pensais que le chargeur était vide", a raconté l'accusé lors de l'instruction d'audience.
La nuit des faits, l'accusé était sous l'influence de l'alcool et de cannabis. "J'ai passé la journée à boire et fumer à Monceau-sur-Sambre avec des gens qui trainaient devant la cour de l'école. Quand je suis rentré chez moi, j'ai vu mon voisin d'en face, Jérémy P. qui rentrait chez lui avec Michaël J., des gens avec qui j'aime bien trainer. J'ai voulu savoir ce qu'ils faisaient et je me suis rendu dans ma chambre pour chercher l'arme que j'avais prise à un homme qui me devait de l'argent".
"Pour faire le malin"
A la question de savoir pourquoi il s'était rendu armé chez des gens qu'il aimait bien, l'accusé répond que c'était "pour faire le malin". Il est entré chez Jérémy P., s'est assis autour de la table où étaient assis Jérémy P., Michaël J., Jason Denies et Coralie P.. Logan Berckmans a posé son arme, qu'il détenait dans son dos, sur la table. "Lors d'une conversation banale, j'ai ouvert l'arme et deux cartouches sont tombées. On a regardé brièvement par terre mais on ne les a pas retrouvées. Ensuite, j'ai vidé mon arme et je pensais avoir mis les quatre autres cartouches dans ma main, puis dans ma poche. On a continué à discuter et j'ai pris l'arme pour faire le malin. J'ai placé l'arme sur ma tempe et j'ai tiré deux fois. Puis j'ai visé Jason, qui me demandait si j'étais fou, et le coup de feu est parti", soutient celui qui nie l'intention de tuer.
Considérait-il Jason comme un ennemi?
"Mais à quoi sert une arme?", lui a demandé le président. "Ben, à se protéger. Je ne sais pas", a répondu l'accusé. Par trois fois, le président lui a reposé la question et l'accusé s'est embrouillé avant de dire qu'elle servait à tirer. "Une arme sert à tirer pour immobiliser ou neutraliser un ennemi. Et vous en aviez un dans cette pièce?", a renchéri le président. Pas de réponse de l'accusé.
"Je suis allé pleurer dans une rue voisine"
Si Logan Berckmans dit qu'il ne se souvenait plus de rien quelques heures après son arrestation, alors qu'il se cachait dans son grenier, il ne semble plus souffrir d'amnésie. "J'ai quitté les lieux et je suis allé pleurer dans une rue voisine. Puis je suis rentré chez moi en passant par l'arrière car le quartier était bouclé. Ma mère m'a demandé ce que j'avais fait, je lui ai dit que je n'avais rien fait et je suis monté au grenier. J'avais peur, j'étais choqué". Grâce à des traces de pas dans la neige, les enquêteurs ont pu déterminer que l'accusé avait pris la fuite vers un bois avant de revenir dans la cité et de se cacher chez lui.
Une jeunesse difficile
Interrogé sur son parcours, l'accusé prétend que ses parents se sont séparés quand il avait dix-huit mois et qu'il a vécu avec sa mère jusqu'à ses 18 ans, avec ses deux frères et sa sœur. "Ma scolarité a été très difficile. Livré à moi-même, j'ai vécu de mes conneries, des délits et des vols. Je buvais souvent et je fumais des joints pour me détendre", dit-il. L'accusé affirme que le frigo était souvent vide chez lui, ce qui ne l'a pas empêché de prêter une grosse somme d'argent au propriétaire de l'arme du crime, un révolver de calibre 38. Une arme qu'il a utilisée pour faire le malin mais qui a mis fin aux jours d'un gamin de 17 ans dont le seul tort est de lui avoir dit "t'es fou" quand Logan s'amusait à jouer à la roulette russe. Logan Berckmans (20 ans) est accusé du meurtre de Jason Denies. Il conteste l'intention d'homicide.
