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Sarah, 15 ans, filmée en train d'être battue, témoigne: "Elle m’a donné un coup de genou, je suis tombée par terre et je n’ai plus rien su faire"

Une vidéo montrant, Sarah, une jeune montoise de 15 ans se faire agresser devant son école par une autre adolescente a été publiée sur Facebook lundi. Les images sont d’une extrême violence et les experts tirent la sonnette d'alarme : de plus en plus de jeunes ne parviennent plus à se maîtriser, chez les garçons comme chez les filles.

Depuis son retour des urgences, Sarah reste à la maison. Aux côtés de sa maman, l’adolescente de 15 ans découvre l’article de Sudpresse qui raconte son agression par une autre jeune fille de son âge. Tout s’est très vite passé lundi après-midi, dans une ruelle à la sortie de son établissement à Mons. "Elle m’a dit : ‘Viens on va parler’. Et je ne voulais pas y aller vu que mon père m’attendait un peu plus loin et du coup, elle a insisté et j’ai été et là elle m’a prise par les cheveux, elle m’a donné un coup de genou, je suis tombée par terre et je n’ai plus rien su faire", explique l’adolescente au micro de Sébastien Rosenfeld pour RTL TVi.


"Je ne sais pas expliquer ce qu’on ressent quand on voit son enfant se faire traiter comme ça"

Moins de deux heures après l’agression, une vidéo se retrouve sur les réseaux sociaux. Au-delà de la violence des images, la maman de Sarah découvre des adolescents spectateurs, voyeurs. "Quand j’ai vu ma fille arriver, j’étais déjà choquée, mais là je ne sais pas expliquer ce qu’on ressent quand on voit son enfant se faire traiter comme ça. Je ne sais pas expliquer ce que j’ai ressenti", indique Nancy, la maman de Sarah.


"On n’en voit pas souvent, mais c’est vrai qu’on en entend beaucoup parler"

Aux alentours du lieu de l’agression, notre équipe de journalistes montre la vidéo, à Lindsey et Lucie et cette violence physique ne l’étonnent plus. "On n’en voit pas souvent, mais c’est vrai qu’on en entend beaucoup parler. Surtout à la sortie des écoles, même sur le temps de midi. Le problème c’est que maintenant tout est réglé comme ça", ont fait remarquer les deux jeunes filles.


L'agresseur de Sarah avait déjà demandé qu'on filme ses agressions

Sarah connaissait son agresseur, une ancienne connaissance. Elle explique que ce n’est pas la première fois qu’elle demande que ses attaques soient filmées. "Elle nous a dit qu’elle avait frappé la personne et après elle nous a montré la vidéo pour voir comment ça s’était passé", précise Sarah.

Au service des fonctionnaires de prévention de Mons, l’agression de Sarah est prise très au sérieux. Mais selon la dernière étude réalisée sur 1.300 élèves, la majorité des craintes porte surtout sur des attaques verbales ou des exclusions. Les rapports de force entre adolescents sont récurrents. Mais l’espace virtuel démultiplie aujourd’hui ses effets. "Les adolescents ont une identité de plus en plus difficile à construire et que le faire d’être un dominant pour un adolescent semble plus rassurant que d’être un dominé et utiliser évidemment l’espace cybernétique qui va offrir une caisse de résonnance au phénomène réel, c’est le problème de l’espace virtuel", explique Bruno Humbeeck, chercheur de l’UMons.

La plus grande crainte de Sarah aujourd’hui, est de recroiser son agresseur.

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