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Une localité de Charleroi devenue la CIBLE des cambrioleurs? "Il ne s’était jamais passé autant de choses à Goutroux!"

Des habitants de Goutroux font désormais plus attention aux faits et gestes dans leur village. Il y aurait selon eux une inquiétante vague de vols et cambriolages depuis quelques mois. Ceux-ci seraient l'œuvre de gens du voyage installés à proximité. Rumeurs ou faits avérés, qu'en est-il vraiment ?

Un habitant de Goutroux, dans la région de Charleroi, nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour signaler une brusque augmentation du nombre de vols et cambriolages dans son village. Le jeune homme prétend dénombrer au moins une dizaine de faits en deux mois. Ces actes le préoccupent, lui qui a toujours vécu dans la bourgade: "Il ne s’était jamais passé autant de choses à Goutroux, qui est normalement un village assez calme. Ça devient un peu inquiétant, parce que ces derniers mois il se passe quelque chose tous les jours" résume-t-il.


Deux vols par effraction dont un qui dégénère au cours des dernières semaines

Ce témoignage nous est parvenu quelques jours à peine après un vol par effraction rapporté par nos confrères du journal La Nouvelle Gazette. Dans la nuit du lundi au mardi 18 avril, un couple de la rue Pont-à-Vaches se faisait dépouiller de ses deux véhicules, de deux sacs à main et d'un ordinateur. Une semaine plus tard, un cambriolage se produisait à nouveau à Goutroux, dérapant cette fois en une violente agression physique de deux retraités, en plein milieu de l'après-midi. "Ils ont sonné à la porte et lorsque ma maman a ouvert, ils se sont acharnés sur elle. Elle a un œdème cérébral et tout le visage fracturé. Ils ont aussi frappé mon papa, qui a la pommette gauche complètement fracturée et qui va se faire opérer bientôt" a décrit Jonathan, le fils encore sous le choc que nous avons joint. Les auteurs, interpellés depuis, étaient finalement repartis les mains vides: "Ils ont tout retourné dans la maison mais ils n’ont rien volé, à mon avis ils cherchaient de l’argent liquide" déduisait Jonathan.


Des habitants s'échangent des informations sur des groupes Facebook locaux

Plusieurs riverains, dont certains se déclarant victimes de ces cambriolages, en parlent au sein de deux groupes Facebook locaux. Le premier est secret et le deuxième fermé. Par conséquent, comme le veut le fonctionnement de Facebook, un individu qui n'est pas invité par un membre ne peut pas consulter le contenu des échanges. Cependant, l'un de ses membres nous a joints pour une brève présentation: "Notre but est avant tout de jouer un rôle de prévention, pour l’ensemble de notre village.
Pour cela nous utilisons tous les moyens qui nous sont donnés pour mettre en garde la population. Nous sommes en relation avec les autorités locales, celle-ci vont nous aider à mettre en place des séances de prévention en sécurité."


Chiffres de la police: tendance à la baisse du nombre de vols dans les habitations

Goutroux fait-il vraiment face à un accroissement de vols et cambriolages ou se trouve-t-on devant un phénomène d'amplification provoqué par la médiatisation de quelques cas et les discussions intenses sur les réseaux sociaux? S'appuyant sur les chiffres, le porte-parole de la police de Charleroi plaide pour la deuxième option. Le lieu ne subit pas une explosion des vols dans les habitations. Au contraire même, les autorités enregistrent une tendance à la baisse: 65 depuis le début de l'année, alors qu’on en dénombrait 256 en 2016, 299 en 2015, 244 en 2014 et 333 en 2013. Il resterait toutefois à vérifier si la soixantaine de faits recensés en 2017 ne se concentrent pas surtout dans les dernières semaines.


Une situation géographique favorable aux cambrioleurs?

S'il n'y a pas de hausse visible, il n'en reste pas moins que Goutroux est appréciée des cambrioleurs. "Ça reste une localité qui est extrêmement ciblée, les chiffres sont légèrement au-delà de la moyenne" reconnait la police de Charleroi. Ce risque plus élevé trouve son explication dans la position de la commune, notamment. "La zone est isolée et moitié résidentielle/moitié rurale. Les chemins d’accès sont très faciles, on peut sortir très vite de la zone de police, c’est un nœud autoroutier. Si les Bruxellois viennent chercher des maisons dans ce coin-là, c’est justement parce que ça leur permet d’avoir un accès à l’autoroute quasiment immédiat. Les possibilités de fuite sont vraiment étudiées par les auteurs, et notamment par la criminalité itinérante" expose le porte-parole.


Les responsables vivent-ils dans un camp de gens du voyage à proximité?

Qu'il y ait ou non vague réelle de cambriolages dans son village, une partie de la population pointe du doigt un responsable: l'installation d'un campement de gens du voyage dans la localité voisine de Marchienne-au-Pont. "Depuis l’arrivée d’un campement de roms à Marchienne, à deux pas de Goutroux, de nombreux cambriolages ont eu lieu en très peu de temps. Ceux-ci ont notamment été aperçus dans les rues de Goutroux en pleine nuit par des habitants, et d’étranges dessins de repérages sont dessinés sur les façades" nous assurait le jeune alerteur qui reproche aux autorités de fermer les yeux: "La police ne fait rien et laisse faire ces personnes dangereuses", assène-t-il.

Mais tous ne pensent pas comme ce jeune homme. C'est le cas des gens qui composent le groupe Facebook dont nous parlions plus haut. "Certes, le campement des gens du voyage situé non loin de la et dans les communes avoisinante pourrait expliquer certains méfaits mais nous pensons aussi que d'autres personnes peut scrupuleuses profite de leur passage et de leur présence pour commettre des délits en espérant mettre ça sur leur compte", a indiqué le membre du groupe qui nous a joints.

Que répond la police? Son porte-parole ne nie pas qu'il puisse y avoir des liens entre des vols et la criminalité itinérante, c'est-à-dire commise par les gens du voyage. Mais il ne veut pas se prononcer sur les vols récents à Goutroux. "Il n’y a pas d’étude qui soit faite en fonction de votre ethnicité en Belgique, la loi sur la discrimination l’interdit" explique-t-il.

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