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Vers une guerre contre les syndicats chez Caterpillar? 750 travailleurs ont fait constater par huissier leur volonté de reprendre le travail

Comme lundi, le personnel qui voulait pénétrer dans les installations de Caterpillar à Gosselies (Charleroi) en a été empêché à son arrivée, mardi matin. En réaction, ils ont décidé d'aller demander de l'aide au bourgmestre Paul Magnette "pour pouvoir exercer leur droit au travail", disent-ils.

Le mouvement de grève entamé vendredi et qui s'est poursuivi lundi n'a donc pas faibli mardi matin. Il avait démarré après le licenciement d'un ouvrier pour un comportement jugé sérieux par la direction et qui concernait ses rapports avec la hiérarchie. Mardi matin, explique un cadre de l'entreprise, les accès à Caterpillar ont à nouveau été bloqués à hauteur de l'avenue des Etats-Unis, empêchant ouvriers, employés et cadres qui souhaitaient travailler d'y accéder. Ils se sont alors regroupés et réunis dans les locaux du Spiroudome. Ils se sont rendus vers 9h30 à l'Hôtel de Ville de Charleroi pour y rencontrer Paul Magnette. "Il s'agit, explique l'un d'eux, de nous permettre d'exercer notre droit au travail." Une délégation d'employés et de cadres a finalement été reçue par le collège communal de Charleroi, alors en réunion hebdomadaire. Ces travailleurs ont ensuite regagné le Spiroudome, où ils ont rencontré l'administrateur délégué de Caterpillar Gosselies, et fait constater par huissier qu'ils étaient à ce moment 750 à vouloir entrer dans l'usine. Parallèlement, une réunion du comité restreint de l'entreprise est en cours depuis 9H30, entre la direction et les principaux responsables syndicaux.


Les raisons de la grogne ?

La CNE Caterpillar a indiqué que 24 personnes ont été remerciées sans respect des procédures depuis le début du plan de restructuration d'avril 2014. Pour le la CNE, "le climat délétère dénoncé il y a quelques mois ne s'est pas amélioré, touchant les cadences de travail, la pression et l'humiliation à l'égard des travailleurs". Les volumes de production des machines sont très bas cette année et 2016 s'annonce tout aussi mauvais, dit encore le syndicat chrétien qui relève que les employés entrent dans leur 4e année de chômage temporaire.

Au lendemain du conseil d'entreprise extraordinaire, le syndicat dit attendre "des réponses et un engagement clair de la direction". "Un plan qui dégage de véritables pistes pour répondre positivement à la situation doit se faire en concertation avec les représentants des travailleurs prêts à se mettre autour de la table pour cela", ajoute la CNE qui réclame une totale transparence au niveau des volumes de production pour 2016. Le syndicat ajoute que toutes les organisations de travailleurs sont prêtes à discuter "car elles veulent un futur pour l'usine de Gosselies, mais pas à n'importe que prix."


La direction conteste les arguments de la CNE

La direction de Caterpillar a tenu à réagir brièvement aux arguments avancés par la CNE à propos du personnel et des volumes de production pour 2016. Selon cette dernière, les travailleurs "remerciés" correspondent essentiellement à des départs naturels. Mais ce chiffre de24 personnes "ne correspond pas uniquement à des licenciements. Au contraire, il s'agit pour la majorité de départs 'naturels'(démissions, décès)", précise la direction.

Quant aux volumes de production pour 2016, pour lesquelles la CNE a demandé "une totale transparence", les chiffres ont été présentés lors du conseil d'entreprise qui s'est tenu en août dernier, affirme encore la direction.

La direction a fait savoir que les chargeurs sur pneus qui ne pourraient pas être assemblés à Gosselies en raison de cette grève le seraient dans un siège américain du groupe.


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