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Le petit coq de Bruyère, animal emblématique du plateau des Fagnes a été réintroduit dans son milieu d'origine, car il était en train de disparaître de nos régions. Une dizaine d'animaux ont été importés de Suède et réimplantés sur place. Vincent Jamoulle et David Muller sont allés les voir pour le RTL info 13 heures.
Pour observer la parade amoureuse du coq de Bruyère, également appelé Tetras lyre pour la forme de son panache de plume, il faut se lever à l'aube... En tous cas, il y a 10 ans, il fallait se lever tôt pour en voir car ces dernières années, le spectacle n'était quasiment plus observable.
"Des Tétras lyres, il en nichait jusqu'il y a environ 30 ans au Nord d'Anvers, en Campine limbourgeoise, se souvient Didier Vangeluwe, ornithologue à l'institut royal des sciences naturelles. Et progressivement il a disparu pour ne plus subsister qu'en un tout petit noyau puisqu'on parle cette année d'un mâle et de deux ou trois femelles, dans les Hautes-Fagnes. Donc, il est vraiment moins une pour mener à bien un programme de conservation".
Pour éviter cette disparition, une équipe de scientifiques s'est rendue il y a 15 jours en Suède. 5 mâles et 5 femelles ont été capturés et immédiatement emmenés en voiture 2.000 km vers le plateau des Fagnes.
10 oiseaux venus de Suède
"L'opération est réussie puisque les 10 oiseaux sont revenus sains et saufs, ont été bagués : on leur a positionné des émetteurs qui vont permettre de suivre leurs déplacements", a expliqué Pascal Poncin, spécialiste du comportement animal à l'ULG
Ce lointain cousin du dindon est capable de voler mais a surtout un comportement sédentaire. Surveillés de près, les 10 spécimens importés de Suède semblent bien s'adapter.
"Ils vont pouvoir se lier, il va pouvoir y avoir un échange génétique entre ces Tétras suédois et ces Tétras wallons, mais il est clair que 10 oiseaux, ça ne suffira pas. Il faut qu'on arrive à les faire remonter à un niveau de population où ils vont pouvoir s'autogérer, où les prédateurs vont pouvoir prendre leur quota, je dirais", ajoute Didier Vangeluwe.
Le dangers des prédateurs
La femelle Tétra lyre couve au sol. Renards, corneilles, sangliers et même raton-laveurs sont ses principaux prédateurs. Le chiffre de population optimale, pour les 5.300 hectares du plateau des Hautes-Fagnes, c'est environ 200 individus. D'autres réintroductions sont donc prévues dans les années à venir.
Le projet belge est organisé sur une période de cinq ans. Le travail de la Division Nature et Forêt et des institutions œuvrant à la préservation de la nature (telles que le projet LIFE, qui a retravaillé l'habitat des espaces en Hautes Fagne) offrent au Tétra lyre des conditions de vie facilitant son maintien et sa reproduction.
Les données contenues dans les émetteurs posés sur 60% des espèces suédoises permettront d'affiner les données et les mesures à prendre afin d'assurer la préservation de l'espèce qui est en pleine période de reproduction.
Une seconde phase du projet, basée sur une expérience polonaise, permettra la reproduction du Tétra lyre dans les Hautes Fagnes. Un projet auquel sera associée la fondation Pairi Daiza.
