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Affaire Louise: voici pourquoi son meurtrier était toujours en liberté

Nos confrères de Sud Presse ont obtenu l’interview de Valérie Hendrikx, la porte-parole de l’administration générale des Maisons de Justice en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle révèle comment le meurtrier de Louise est parvenu à tromper la justice.

Patrick Vanderlinden, 54 ans, est un violeur récidiviste. Il a déjà été condamné 2 fois pour viol. Sa dernière condamnation date de 2006, mais il a bénéficié d’une libération conditionnelle de 2010 à 2015 et était depuis lors à disposition du tribunal d’application des peines (TAP). La justice ne l’avait pas perdu de vue : il était suivi en Maison de Justice par un assistant de justice et par un thérapeute. Il voyait son assistant tous les mois et demi, soit bien plus fréquemment que le minimum légal d’une fois tous les 6 mois. Il avait d’ailleurs rendez-vous 4 jours après le meurtre de Louise le 10 octobre dernier.

Durant tout ce temps, rien ne laissait penser qu’il ne contrôlait plus ses pulsions. L’homme se tenait à carreau et faisait bonne impression à ceux chargés de l’évaluer. En effet, il n’avait jamais fait l’objet d’une quelconque plainte… connue de la justice.


L'administration chargée de contrôler le violeur n'a jamais reçu la déposition de Louise en 2015

Et le problème est là : l’administration générale des Maisons de Justice n’a jamais vu la couleur de la déposition de Louise au commissariat du Longdoz en février 2015. Le 11 février cette année-là, le violeur s’était présenté nu devant la porte de la jeune étudiante et lui avait glissé un message pervers sous celle-ci.

Valérie Hendrikx est formelle : la police de Liège ne leur a jamais transmis cette information. Résultat : la justice a continué à considérer Vanderlinden comme un homme en bonne voie de réinsertion. Si l’information leur était parvenue, elle aurait agi face à ce qui constituait une violation des conditions fixées par le TAP.


Encore beaucoup de questions sans réponse

Pourquoi cette information capitale n’est-elle jamais parvenue à la justice ? On sait désormais qu’à l’époque, l’inspecteur qui a auditionné Louise n’a pas rédigé de procès-verbal comme les faits l’auraient réclamé, mais seulement une fiche d’information. Le policier a été suspendu hier après-midi et une information judiciaire a été ouverte à son encontre pour abstention coupable de porter secours.

Cette enquête révèlera les motifs de ce manquement et répondra ainsi aux questions qui se posent aujourd’hui. Pourquoi la police n’a pas fait remonte l’information ? Cet inspecteur a-t-il vérifié les antécédents de Vanderlinden et si oui, quelles informations a-t-il trouvé ? Selon des sources internes à la police de Liège, leur système informatique obsolète pourrait très bien être également en cause. Pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus, il sera capital de déterminer précisément où le système a dysfonctionné et mettre en place des mesures permettant de s’assurer que cela ne puisse plus se reproduire.

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