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Christophe Billen aurait drogué et assomé son fils de 6 ans avant d'incendier la maison

Un expert en toxicologie entendu mardi devant la cour d'assises de Liège a confirmé que Réginald Billen avait absorbé des somnifères à dose extrêmement élevée avant de périr dans un incendie. Son père, Christophe Billen (39 ans), est suspecté de l'avoir drogué puis d'avoir déclenché un incendie volontaire.

Les faits s'étaient déroulés le 7 mars 2013, peu après 12h30 à Marneffe (région de Huy). Âgé d’à peine six ans, Réginald Billen avait été découvert mort dans les décombres de l'incendie de sa maison.

Christophe Billen prétend que son enfant jouait seul à l'étage de la maison, qu'il a quittée quelques minutes pour se rendre dans sa voiture et dans laquelle il est revenu alors qu'elle était déjà en feu. Les experts ont relevé qu'un tel scénario accidentel de l'incendie n'est pas plausible, compte tenu de la configuration de la maison.


Le père avait consommé de l’alcool et des somnifères

Des analyses de toxicologies ont été réalisées sur l'accusé et sur le corps de son fils. Les prélèvements ont démontré que Christophe Billen avait consommé de l'alcool et un médicament somnifère. Il présentait une alcoolémie de 0,25 grammes par litre de sang et une concentration de Zopiclone équivalente à un comprimé de somnifère.


L’enfant avait ingéré une dose importante de médicaments et avait une fracture du crâne

Son fils présentait par contre des concentrations nettement plus élevées de médicaments. Selon le toxicologue Corine Charlier, il présentait une concentration de 446 microgrammes par litre de sang de Zopiclone. Il s'agit d'un médicament qui n'est pas prescrit aux enfants.

La dose de référence pour un adulte équivaut à 70 microgrammes par litre de sang. "L'enfant a absorbé une dose extrêmement importante de médicaments, qui correspond à un minimum de 5 ou 6 comprimés. L'ingestion a eu lieu une ou deux heures avant son décès", a relevé l'expert. La toxicologue a également souligné que Réginald Billen ne présentait que peu ou pas de trace d'inhalation de fumée. Cela signifie qu'il était mort ou en fin de vie lorsque l'incendie a débuté.

L'autopsie de l'enfant révèle également une fracture du crâne, ce qui pourrait indiquer qu'il a été assommé avant l'incendie.


Un médicament hypnotique provoquant pertes de mémoire et amnésies

Le toxicologue a également évoqué la particularité du médicament utilisé par Christophe Billen. Selon l'expert, le Zopiclone peut provoquer des pertes de mémoire et des amnésies. C'est notamment le cas lorsque ce médicament hypnotique est consommé par un individu qui ne va pas dormir après son ingestion. Ce risque est encore plus élevé lorsque le médicament est combiné avec de l'alcool.


Des traces d’essence retrouvées sur l’enfant et le père

Le commandant des pompiers de Hannut et un expert en incendies ont analysé les causes du sinistre survenu dans l'habitation. Il s'agissait d'un bâtiment ancien dans lequel étaient réalisés des travaux de rénovation.

L'incendie a trouvé son origine à l'étage de la maison. Mais cette habitation ne présentait pas de vice électrique. Le feu n'était donc pas d'origine électrique. Les spécialistes ont également écarté la thèse d'un embrasement spontané et accidentel. Dans cet incendie, une source d'énergie a été apportée sous la forme d'un produit accélérant. Des traces d'essence ont été retrouvées sur les vêtements de l'enfant et de l'accusé.

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