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Cinq femmes d’un petit village d’Équateur dans une école d'Ans: "Les compagnies pétrolières veulent s'emparer de nos terres"

Une belle rencontre entre deux cultures a eu lieu ce matin : des élèves d’un athénée à Ans ont accueilli dans leur classe cinq Équatoriennes venues d’un petit village perdu en pleine forêt amazonienne, qui luttent pour la survie de leurs coutumes et de leur territoire.

Sur les visages de ces cinq femmes, des dessins représentent des tortues, des serpents, des papillons qui vivent dans la forêt amazonienne. Dans leur village, on se lève à 3 heures du matin et jusqu’au lever du soleil, on boit une infusion de Guayusa, un thé aux vertus énergisantes.

Quand on boit le thé, on discute ensemble des rêves qu’on a fait pendant la nuit, raconte Narcisa, habitante de Sarayaku dans le reportage de Vincent Jamoulle pour le RTL info 13 heures. Ce sont des rêves prémonitoires qui vont orienter la journée".

Sabine a choisi cette vie-là il y a trente ans, en épousant un homme de ce village. "C’est une vie en forêt, c’est des maisons de palme, il n’y a pas de routes, on se balade en pirogue ou à pied", témoigne-t-elle.

Un choc culturel

Pour ces jeunes en fin de secondaire, écouter les témoignages de ces femmes, c’est un véritable choc culturel. "C’est touchant. Ça montre que tout le monde ne vit pas de la même manière et ça permet de voir différentes cultures... C’est beau", raconte une élève.

Ces jeunes ont aussi, avec cette rencontre, l’occasion de devenir les témoins du combat qu’ils mènent. "Il y a du pétrole dans notre territoire, explique encore Esther, l’une des cinq Équatoriennes présente ce matin à Ans. Le gouvernement et les compagnies pétrolières veulent s’emparer de nos terres. Cela fait vingt ans que nos parents se battent. Et maintenant, nous les jeunes, on reprend le flambeau".

"C’est important que notre histoire soit diffusée dans le monde entier, martèle Narcisa. Nous ne voulons pas disparaitre, nous ne voulons pas que notre territoire soit détruit. Le gouvernement équatorien ne nous entend pas. Ici en Europe, on nous écoute".

Ce combat, les élèves de l'athénée le jugent "admirable", persuadés qu’il n’aurait pas le "courage" de mener une telle bataille.

Le village de Sarayaku doit également lutter contre l’intrusion du monde moderne dans ses habitudes pour continuer à vivre. Quand ils mangent des aliments plus salés ou trop sucrés, les hommes sont moins efficaces pour la chasse.

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