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Braquée par des ados de 12 et 14 ans à Liège, Corinne n'a d'abord pas voulu se laisser faire: "J’ai rapidement changé d’avis en voyant leur détermination"

Corinne Wagner, une pharmacienne braquée vendredi par des mineurs de 12 et 14 ans, s'est confiée au micro de Vincent Jamoulle pour le RTLINFO 13H.

C’était vendredi dernier, le 24 février, après l’école. Deux jeunes entrent dans la pharmacie de Corinne Wagner. Ils ne portent pas de cagoule. "Tout de suite, ils arrivent en criant, et comme dans les jeux vidéo, j’ai eu l’impression qu’ils se croyaient dans un jeu vidéo. Au début, je me suis dit, ce sont des gamins, je ne vais pas me laisser faire. Mais j’ai rapidement changé d’avis en voyant leur détermination".

Alors que le jeune de douze ans tenait un couteau à quelques centimètres de son visage, Corinne a donné le contenu de sa caisse. Des témoins suivent discrètement les deux jeunes en fuite. Ils sont rapidement arrêtés. Un autre jeune de 16 ans, venu en repérage dans la pharmacie quelques instants plutôt, sera également interpellé. C’est lui qui a tout organisé et qui a réparti les rôles.

Trois jeunes sans aucun passé délinquant. "Les motivations sont très claires, c’est l’argent facile, pour acheter des vêtements de marque, pour sortir, et les milieux, ce ne sont pas des milieux paupérisés, ce sont des milieux sans guère de problème, et je pense que c’est vraiment une démarche purement matérialiste", explique Philippe Dulieu, procureur du Roi de l’arrondissement de Liège.

Ces 10 dernières années, Corinne a été braquée 6 fois, mais jamais par des auteurs aussi jeunes. "Vu leur âge, ils ne se rendaient pas vraiment compte des risques qu’ils prenaient, ou qu’ils faisaient prendre, et c’est ça qui peut être dangereux".

Alors que la criminalité est en baisse en raison du niveau 3 et de la présence de policiers et de militaires dans les rues, à Liège, les braquages commis par des mineurs sont en augmentation. "On a effectivement une vague, depuis quatre mois, une trentaine de faits, axés essentiellement sur des petits commerces de proximité, une quinzaine d’auteurs mineurs, La plupart sont sont placés, soit remis en milieu familial, mais ce qui est assez interpellant, c’est que la plupart de ces mineurs ne sont pas connus, donc c’est le même profil, le même style de profil que pour les faits du 24 février".

Auparavant les mineurs délinquants provenaient essentiellement de milieux à problèmes, et la gravité des faits commis était progressive.

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