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Dans la nuit de mardi à mercredi, un habitant de Jemeppe-sur-Meuse (Liège) a retrouvé le corps de sa mère décédée dans sa maison. Il a appelé les urgences pour faire constater le décès mais aucune médecin de garde n'était disponible. On lui a dès lors conseillé de laisser la dépouille en place jusqu'au lendemain matin, rapportent les journaux Sud Presse. Nos journalistes Vincent Jamoulle et David Müller se sont rendus dans cette maison à la rencontre du fils.
Mardi, 18h, Thierry se rend chez sa maman qui ne répond plus au téléphone. Il la trouve allongée sur le sol de sa maison. La dame qui souffrait de problèmes cardiaques est morte. Le décès remonte à deux jours. Il appelle sa soeur puis les secours. L'ambulance arrive. Mais sans médecin pour constater le décès.
"Comme elle était décédée, les ambulanciers ne pouvaient pas la déplacer. Ils devaient appeler le SMUR ou un médecin d'urgence. Et puis là, un parcours du combattant a commencé. Ma soeur et moi sommes passés de coup de téléphone en coup de téléphone, autour de ma mère qui était allongée par terre", raconte Thierry.
Les pompes funèbres sont arrivées une demi-heure après l'ambulance. Mais sans certificat de décès, elles ne pouvaient pas déplacer le corps. Thierry et sa soeur appellent alors le service de médecine de garde de la région.
"C'est là qu'on a entendu la phrase plutôt malheureuse: 'Vous pouvez la laisser là et retéléphoner demain'. Euh... Je ne le ferais pas pour mon chien, je ne vais pas laisser là ma mère et rentrer dormir pour revenir demain, comme s'il ne s'était rien passé", explique le fils.
Dans la zone appelée "Ouest-Liégeois" et regroupant cinq communes, la garde médicale n'est pas assurée toutes les nuits parce que dix médecins refusent de les effectuer, sans donner d'explications.
"Malgré notre demande, à plusieurs reprises, auprès de la commission médicale provinciale et auprès de l'ordre des médecins, leur demandant d'intervenir, de prendre position, vis-à-vis du manquement de ces médecins, nous n'avons toujours pas eu de réponse", constate Richard Vandael, médecin et président de l'ASBL "Garde de l'Ouest-Liégeois".
Aujourd'hui, la maman de Thierry repose en paix au funérarium. C'est finalement le médecin de famille qui a pu être joint et a accepté de se déplacer aux alentours de minuit.
