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Faut-il instaurer un couvre-feu dans le Carré de Liège?

La possibilité d'instaurer un couvre-feu dans le Carré à Liège est à nouveau à l'ordre du jour, à la suite du mouvement de foule qui s'y est produit dans la nuit de vendredi à samedi et au cours duquel huit policiers ont été blessés. Une réunion avec les tenanciers d'établissements Horeca du Carré sera organisée dans les prochains jours, a précisé lundi Willy Demeyer, bourgmestre de la ville de Liège, qui tient à souligner le caractère exceptionnel des événements de cette nuit-là.


Une heure charnière

"C'était un week-end de fête de la musique, d'ouverture du village gaulois, de fin des examens et sous une température importante", a souligné Willy Demeyer, ajoutant que des mesures concertées avec les différents intervenants seront prises. C'est-à-dire les commerçants Horeca qui peuvent être victimes "mais nous irons également à la rencontre des parents et des jeunes eux-mêmes, sachant que beaucoup de personnes qui fréquentent le Carré y arrivent en ayant déjà bu".

"Quand on voit l’évolution de la criminalité dans le Carré, c’est à partir de 4 heures du matin que le pic se situe", explique Christian Beaupère, chef de corps de la police de Liège.


Un couvre-feu? "Liège est une ville festive en soi"

Depuis trois ans, la ville travaille sur l’image de ce lieu de fête, avec notamment l'interdiction d’avoir des bouteilles dans les rues le week-end, ou encore de vendre de l’alcool dans les petits magasins du carré. Une campagne de sensibilisation a eu de bons effets. Les professionnels ont participé, et voudraient qu’on ne prenne pas de mesures trop radicales. "Nous, on considère que Liège est une ville festive en soi, et donc on ne voit pas pourquoi il y aurait limitation de l’heure à un moment donné, puisque Liège, cité ardente, cité de la fête, fait que les gens n’ont pas envie d’être limités", a déclaré Frédéric Rinné, patron de l’Escalier, et président de l’asbl HoréCarré.


A la base, une altercation entre deux jeunes filles

Malgré l'affluence dans le Carré dans la nuit de vendredi à samedi, la nuit se déroulait de manière relativement calme, selon la police de Liège, jusqu'à l'altercation entre deux jeunes filles vers 4h45. Très vite, elles ont été encerclées par une quarantaine d'individus. Des inspecteurs de la paix publique sont donc intervenus afin de mettre les deux jeunes filles à l'abri. "Ils ont tout de suite été canardés par des jeunes et moins jeunes", explique Christian Beaupère.



Lancement de projectiles

Une nouvelle intervention de policiers a ensuite eu lieu, un peu plus tard, du côté des places Cathédrale et de la République française, où des dégradations étaient observées. "Des gens ont même ouvert des poubelles pour y trouver des projectiles à envoyer aux policiers. Huit ont été blessés, dont un a été victime de blessures graves. C'est un commissaire de police/chef poste qui a tenté de négocier et qui, en retour, a subi des jets de bouteille dans le visage qui lui ont valu cinq points de suture et une commotion cérébrale", ajoute le chef de la police liégeoise. Les débordements étaient tels que quelque 80 policiers, dont des renforts de zones de police voisines, ont été mobilisés.


7 personnes arrêtées

Sept personnes ont été arrêtées, dont un mineur d'âge. Les majeurs ont été mis à la disposition d'un juge d'instruction, qui les a placés sous mandat d'arrêt, et une mesure de placement dans un centre a été ordonnée pour le mineur. Certains étaient déjà connus de la justice. Sur base de l'analyse des images vidéo, d'autres arrestations pourraient suivre. 

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