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Ils manifestent pour la légalisation du cannabis: "Je ne fume qu’un pétard avant d’aller au lit, ma neurologue est au courant"

Une marche en faveur de la dépénalisation du cannabis avait lieu ce matin à Liège. Elle a rassemblé une centaine de militants. Le cannabis peut en effet avoir des vertus thérapeutiques mais il faut se  rappeler que cela reste une drogue avec des dommages possibles au cerveau en cas d’utilisation fréquente.

C’est au son du reggae de Bob Marley que les participants se rassemblent. Mario a fait le déplacement depuis Mons. Le cannabis, il en fume depuis l’âge de 13 ans. "Vous savez que dans le monde dans lequel on vit, chaque jour on se fait agresser ? Chez moi, qui fume, comme le bien-être m’habite, ça glisse".

"Nous, avec l’ASBL, on veut faire de la prévention", explique Julien, organisateur de la "Marche du cannabis". "On veut faire de la prévention ans les écoles à partir de la première secondaire, car c’est à ce moment-là qu’un jeune peut être confronté au cannabis".


Les consommateurs sont de plus en plus jeunes

Un européen sur quatre a déjà expérimenté cette drogue. Constat interpellant : les consommateurs sont de plus en plus jeunes.

"A plus long terme et surtout sur un cerveau encore en formation, il peut y avoir des remaniements qui s’opèrent au fil du temps", explique Emmanuel Pinto, psychiatre chargé des cours en addictologie à l’ULG. "Ils sont très insidieux, ils ne sont pas toujours extrêmement manifestes, mais ils peuvent affecter durablement un jeune qui consomme régulièrement et en grande quantité du cannabis."

Pouvant même conduire dans certains cas jusqu’à la schizophrénie, le cannabis reste une drogue diminuant la mémoire, les réflexes, et modifiant parfois l’humeur des consommateurs.


"Je ne consomme qu’un seul pétard le soir"

Vivianne, elle, l’utilise depuis quatre ans à usage thérapeutique. "Je ne consomme qu’un seul pétard le soir, juste avant d’aller au lit, ma neurologue est au courant, j’ai une dystonie cervicale. Elle m’a dit que ça ne craignait rien."

Les participants de la marche demandent donc une dépénalisation du cannabis.


"On pourrait gérer la qualité"

"On pourrait au moins mettre un cadre autour de tout ca", demande l’organisateur. "On pourrait gérer la qualité du début de la chaîne jusqu’à la fin."

"Si elle doit être légalisée, elle doit l’être d’une manière tout à fait réfléchie et encadrée en particulier pour la consommation des plus jeunes", pense le psychiatre Emmanuel Pinto.

Depuis 2003, la détention de cannabis est une infraction punie par la loi en Belgique. La loi pourrait à terme changer. C’est en tout cas ce que de plus en plus de politiques semblent vouloir. 

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