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L'épouse d'Amédeo Troiano est convaincue qu'il est innocent

L'épouse d'Amédeo Troiano a affirmé lundi lors de son témoignage devant la cour d'assises de Liège qu'elle est convaincue que son mari est innocent. Selon elle, l'accusé souffre de difficultés psychologiques car il ne supporte pas d'être accusé des faits.

Amédeo Troiano est suspecté d'avoir commis les assassinats de Benoît Philippens (36 ans), de son épouse Carol Haid (38 ans) et du filleul de cette dernière Esteban Counet (9 ans). Ce couple de banquier et leur filleul avaient été exécutés de plusieurs tirs d'arme à feu le 18 avril 2014 vers 22h20 à Visé.

L'épouse d'Amédeo Troiano a détaillé lors de son témoignage devant les jurés quelques événements de leur vie commune. Cette dame actuellement âgée de 34 ans a précisé qu'elle avait rencontré l'accusé à l'âge de 17 ans et qu'elle l'avait épousé à 18 ans.

Amédeo Troiano avait été condamné en 2005 pour avoir commis le car-jacking d'une Porsche mais, selon son épouse, il avait été injustement condamné sans preuve. Il avait été très affecté par son incarcération, au point d'être victime de problèmes de santé et de toucher des indemnités de mutuelle.

Amédeo Troiano et son épouse avaient ouvert un salon de coiffure à Verviers en 2007. Leur activité était rentable mais ils avaient ensuite décidé d'élargir leurs activités, d'ouvrir un autre salon à Waremme et d'élargir leur concept aux bancs solaires et à l'esthétisme. C'est en ce sens qu'ils avaient formulé, à travers leur société, une demande de prêt pour un montant de 170.000 euros auprès de la banque BNP Fortis Paribas.

Amédeo Troiano et son épouse ont tenté d'obtenir une issue judiciaire à leur problème de prêt. Ils avaient enregistré, à leur insu, le couple de banquiers qui leur avait donné un accord verbal. Mais cet enregistrement n'a pas été retenu devant la justice.

Le couple, qui avait déjà effectué de grosses dépenses, s'était retrouvé en difficultés financières et avait vendu des maisons pour faire face aux dettes. L'épouse de l'accusé a affirmé qu'elle n'a jamais vu son mari posséder une arme.

Elle a également affirmé que, le jour des faits, le couple s'était disputé. Amédeo Troiano avait quitté leur domicile le vendredi 18 avril 2014 en début de soirée car il était fâché. L'épouse n'a pas voulu préciser les raisons exactes de leur dispute et l'heure précise de son départ.

Selon l'épouse, Amédeo Troiano a rendu visite à ses cousins en Allemagne dès le vendredi soir. Elle a affirmé qu'il est rentré le dimanche en début d'après-midi alors qu'Amédeo Troiano a été enregistré à Stuttgart à 10h56 quand qu'il faisait un plein d'essence et que 5 heures de route sont nécessaires pour rejoindre la Belgique.

Les cousins d'Allemagne avaient précisé lors de l'enquête qu'il était arrivé le samedi en matinée. Amédeo Troiano a souffert de difficultés psychologiques. Selon un médecin de la mutuelle, il n'avait pas digéré son incarcération en 2005 et 2006. Plusieurs années après, il ruminait encore. Il se montrait nerveux, agressif et dangereux.

Un psychiatre parlait encore de rumination en octobre 2013 quand il disait avoir été escroqué par un gérant de banque. Le spécialiste évoquait des crises d'angoisse, une irritabilité et un sentiment de persécution. Amédeo Troiano était complètement envahi par ses problèmes financiers.

Confrontée à ce constat, l'épouse de l'accusé l'a minimisé et en a nuancé les conséquences. L'épouse de l'accusé a précisé qu'elle ne croit pas qu'il a commis les faits dont il est accusé. "Je suis convaincue qu'il est innocent. C'est un homme grand et fort. Mais il est sensible et il veut aider tout le monde. Il est incapable de commettre les actes dont il est accusé", a-t-elle affirmé, tout en précisant que le procès qu'il traverse lui occasionne des nouvelles difficultés psychologiques.

Les membres de la famille d'Amédeo Troiano qui sont domiciliés en Allemagne ne se sont pas déplacés pour témoigner au procès. Ces quatre personnes, des cousins éloignés, devaient apporter des éléments relatifs à l'alibi évoqué par l'accusé.

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