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Le terrible accident de train de Saint-Georges-sur-Meuse, un an après: "2.676 feux ne sont toujours pas sécurisés"

Une commémoration du premier anniversaire de l'accident ferroviaire survenu le 5 juin 2016 à Saint-Georges-sur-Meuse a été organisé dimanche après-midi à proximité du lieu de la catastrophe. Une stèle y a été inaugurée à cette occasion, en présence notamment des familles des victimes décédées.

Dans la soirée du dimanche 5 juin 2016, un train de voyageurs a percuté l'arrière d'un train de marchandises sur la ligne ferroviaire 125 de Namur vers Liège, à hauteur de Saint-Georges-sur-Meuse. Sous la violence du choc, les deux voitures de tête, à bord duquel se trouvaient une quarantaine de passagers, ont déraillé. Trois personnes, dont le conducteur, ont perdu la vie et dix autres ont été blessées.

Dimanche, soit un an après le drame, une commémoration a été organisée dans le quartier de La Mallieue, à quelques centaines de mètres du lieu de l'accident. Une stèle en hommage aux trois victimes décédées, le conducteur Marc De Geyter et les passagers Nadège Kabongo et Ghislain Djiki-Nzepa, y a été dévoilée. La cérémonie s'est déroulée en présence des familles des victimes, d'associations qui militent pour une meilleure sécurité du rail, de représentants d'Infrabel et de la SNCB, du bourgmestre Francis Dejon et du ministre fédéral Willy Borsus, en charge de la politique en matière du système ferroviaire et de la régulation du transport ferroviaire.

En marge des discours prononcés par les proches des trois victimes, Robert De Geyter, le père du cheminot défunt, a tenu à rappeler le combat qu'il mène depuis l'accident au sein de son association baptisée "Sécurité ferroviaire efficace" (SFE), créée deux mois après l'accident. "Nous voulons faire comprendre à la SNCB et à Infrabel qu'ils travaillent avec des êtres humains et pas avec des robots, et que des problèmes techniques peuvent exister", commente Robert De Geyter. "Lorsqu'on nous dit que le réseau ferroviaire est sécurisé à 99,99%, je constate que le 0,01% restant représente 2.676 feux qui ne sont pas sécurisés et qui devraient l'être en 2022. D'ici là, ce sont 2.676 accidents ferroviaires qui sont susceptibles de se produire."

Il s'est exprimé dans le RTLinfo 13h, au micro de Thibaut Balthazar et Julien Rawet. Il n'est pas d'accord avec conclusions de l'enquête qui parle d'une erreur humaine de son fils, qui n'aurait pas respecté les feux, roulait trop vite, et aurait provoqué l'accident. "Ce n'est pas suffisant. Il y a beaucoup de points sur lesquels il faut encore investiguer", estime-t-il. "Mais si mon fils est responsable, ce sont des être humains, pas des robots. Ce sont des gens qui travaillent et y mettent tout leur coeur, mais qui ont des prestations énormes", rappelle-t-il. D'autant que la sécurisation des feux n'est toujours pas optimale à la SNCB. "A cet endroit, le 3 juillet 2008, il y a eu un accident similaire. Le TBL1+ n'y est pas installé à ce jour", constate-t-il.

Du côté du gestionnaire du réseau, on explique évoluer vers le système européen de contrôle des trains European Train Control System (ETCS). "Quelque 1.260 kilomètres de voies sont équipés et l'objectif est de couvrir la totalité du réseau d'ici la fin 2022", précise un porte-parole d'Infrabel, précisant que le système d'arrêt automatique Transmission Balise Locomotive 1+ (TBL1+) équipe 100% du matériel roulant et aussi, depuis fin 2014, tous les noeuds ferroviaires.

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