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Liège va créer un label pour les restos végétariens, mais ça coince sur les boulets… "C’est comme une Ferrari moins chère, ça ne tient pas la route"

Liège va instaurer un label végétarien pour les restaurants, à l'attention des touristes. Mais le concours pour créer un boulet liégeois végétarien fait grincer des dents certains spécialistes, pour qui on ne change pas les traditions.

La ville de Liège et l'ASBL Végétik souhaitent informer les touristes sur les établissements qui proposent des plats végétariens. L'objectif est de décerner un label aux restaurateurs qui proposent au minimum un plat végétarien dont la qualité et le prix correspondent à un plat classique.

Jusque-là, pas de tollé chez les restaurateurs liégeois. Mais pour les motiver à s'inscrire, la ville organise un concours... du meilleur boulet liégeois végétarien.

Il sera organisé le 13 mars et récompensera le boulet qui se rapproche le plus du goût et de l'aspect d'un boulet liégeois. Le lauréat recevra le prix du meilleur boulet liégeois végétarien, sa recette sera publiée dans la brochure Veggy Liège et son plat sera la vedette d'un banquet végétarien organisé le 24 mars.

Cela pose problème à deux spécialistes de cette tradition, pour qui ça serait presqu’une hérésie d’accoler le mot liégeois à cette version sans viande.


Les végétariens? "On leur donnera une salade verte"

Emidio Facchi est le patron de la brasserie Le Point de Vue, qui a déjà reçu deux fois le boulet de cristal de la confrérie du gay boulet, en 2008 et 2015. Pour lui, un boulet liégeois végétarien, "c’est comme si on faisait une Ferrari mais moins chère. Il y a quelque chose qui ne tient pas la route", a-t-il déclaré à Vincent Jamoulle et David Muller dans le RTLinfo 13h.

Guillaume Stockis, patron de chez Lequet, est encore plus réticent. "Ce ne sera jamais végétarien. Ni les boulets de poulet. Les boulets, c’est porc et bœuf. Le plaisir de la chair, ça ne sait pas se remplacer, Monsieur. La viande, c’est toujours bon", a-t-il expliqué à Guillaume Fraikin sur Bel RTL. Il a renchérit en télé : "Notre vieille recette fait partie du patrimoine de Liège. On n’a pas à changer des choses pareilles. Puis les gens ne sauraient même pas manger les frites puisqu’elles sont cuites à la graisse de bœuf. Vous allez à Toulouse, vous mangez du cassoulet, vous venez à Liège, vous mangez un boulet, vous allez à Ostende vous mangez des crevettes grises."

Résultat, à la question de savoir ce qu’un végétarien pourraient manger chez lui : "Ben il ne mange pas. On lui donnera une salade verte."


"Le monde évolue et la tradition évolue aussi"

Les clients rencontrés par Guillaume Fraikin aussi, ne conçoivent pas qu’on l’appelle boulet "liégeois". "Le vrai boulet c’est avec de la viande quoi", estimait une jeune femme. Emile, lui, a déjà goûté une version végétarienne : "Je ne vais pas dire que c’est vraiment un boulet liégeois, mais c’est un boulet et ce n’est pas mauvais du tout", estime-t-il.

De quoi rendre le sourire à Michel Firket, l’échevin du tourisme de la Ville de Liège, qui ne se laisse pas démonter par les critiques. "Il est seulement question d’offrir la possibilité à ceux qui sont végétariens de participer à un repas de boulets liégeois en en consommant un végétarien. Pourquoi pas ? C’est une espèce d’ouverture d’esprit sachant que le monde évolue et que la tradition évolue aussi."


Bientôt des labels clairs dans les restaurants liégeois

In fine, plusieurs labels seront décernés aux restaurateurs qui signeront la charte :

  • Végétarien (au moins un repas végétarien)
  • Vegan (au moins un plat vegan)
  • 100% végétarien
  • 100% vegan
  • Bio
  • Agriculture wallonne

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