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La Cité ardente n’a pas usurpé son surnom… y compris pour la bagatelle. Mais depuis l’assainissement du quartier Cathédrale Nord en 2008, la prostitution de rue y persiste sans être encadrée, laissant la place aux trafics en tout genre. D’où l’idée d’installer la prostitution dans un seul quartier de la ville. Mais où ?
Vincent Jamoulle et David Muller ont rencontré Cassandra ce matin. Prostituée de rue, donc sans salon, sans lieu de travail, elle a arpenté les trottoirs d’une portion de la rue Cathédrale dès 3h du matin, sans trouver de client. Mais quand elle en trouve, le risque est là. "Soit on va à l’hôtel, soit on monte dans la voiture du client mais c’est très dangereux. On ne sait pas à qui on a affaire dans l’histoire", a-t-elle déclaré dans le RTLinfo 13h, à l’abri des regards des dealers de drogue dure, présents en nombre dans ce quartier.
Un quartier seulement en partie assaini
Normalement, la Ville devait remplacer les 51 salons des ruelles du quartier, aujourd’hui désertées, par un Eros Center, un unique bâtiment dédié à la prostitution et sécurisé. "Ouais ouais, il ne l’a jamais fait. Il ne pense vraiment pas à nous", réagit Cassandra à l’adresse du bourgmestre liégeois Willy Demeyer.
Il y a 3 jours, Utsopi, un collectif belge de travailleurs du sexe, lui a envoyé une lettre. "La persistance de la prostitution de rue dans ce quartier marque la faillite de votre politique 'anti-putes' ", disait-elle.
Le bourgmestre réfute le terme faillite, rappelant l’utilité d’avoir assaini un quartier du centre-ville autrefois peu fréquentable. "Je ne suis pas d’accord avec ce bilan très négatif, notamment parce que nous venons d’éradiquer plusieurs filières de prostitution organisée avec traite de êtres humains venant de l’extérieur."
Quel quartier choisir?
Mais il avoue que l’idée d’offrir un cadre à ces travailleuses fait son chemin au collège communal. On se dirigerait vers une zone spécialement dédiée à la prostitution de rue, mais il reste à trouver où, dans quel quartier. "Il faut à la fois que ce soit un peu retiré pour une série de raisons, mais ça ne doit pas être complètement isolé pour des raisons de sécurité. Donc il faut réfléchir ensemble à ça".
Un choix qui risque assurément de déplaire aux riverains, mais qui serait une bouée de sauvetage pour Cassandra et ses confrères, victimes de violences à répétition. "Ce serait magnifique. Mais est-ce que ça va se faire ? J’aimerais bien avoir quelque chose de plus protégé maintenant, parce que comme ça c’est vraiment le bordel quoi. On se fait taper dessus très souvent..."
