Accueil Actu

SURRÉALISTE: les employées d'une chaîne de magasins en faillite "oubliées" dans leur boutique vide à Liège: "On n’a même plus le moral de mettre la musique"

Cela fait un mois et demi que la chaîne française de prêt-à-porter MIM est en faillite. Le problème, c'est que la direction semble avoir "oublié" les 2 seuls magasins qu'elle possède en Belgique. Résultat : pour ne pas perdre leurs droits, les employés continuent à venir travailler dans des boutiques qui sont pourtant désormais complètement vides. Julien Modave et Marc Evrard ont rencontré les employées du magasin de Liège pour le RTLINFO 13 H.

C’est un matin comme les autres dans ce qui n’a plus rien de commun avec un magasin. Ici, les rayons sont vides, les cintres ne portent plus de vêtements. Depuis un mois et demi, Raphaëlle et ses collègues n’ont plus rien à faire, même le stock est complètement épuisé. "Voilà dans quoi on travaille tous les jours, on n’a même plus le moral de mettre la musique", explique-t-elle.


Colorier pour s'occuper...

La marque française de prêt-à-porter pour femmes "MIM" a fait faillite. En France, 300 enseignes sont concernées. En Belgique, il y en a juste 2, et ses 7 vendeuses sont complètement oubliées. "Il y a des journées où on est 4 pendant sept à huit heures", explique Céline, une autre vendeuse. "Imaginez, on a une vente toutes les 4 heures, et encore", ajoute Raphaëlle. Pour garder leurs droits au chômage, elles sont obligées de prester toutes les heures du contrat, et donc de trouver de quoi s’occuper. Elles ironisent sur leur "mur de coloriage", qu'elles montrent à notre équipe.


"Une personne ne savait même pas qu'il y avait des magasins en Belgique"

"On n’a aucun contact avec la direction, avec le conseil d’administration, on n’arrive pas à les avoir. Quand on essaye de les avoir, ils nous disent qu’ils ne savent rien faire. J’ai même eu une personne qui m’a dit qu’elle ne savait même pas qu’il y avait des magasins en Belgique", explique Felipe Fernandez, représentant syndical CSC.


"Les administrateurs, on ne les voit plus"

Tous les jours, l’équipe tente d’appeler la France et les ressources humaines, sans réponse. Même leur responsable de site ne peut les aider. "Je ne comprends pas non plus, je suis comme l’équipe des magasins, aujourd’hui, les administrateurs, on ne les voit plus", explique Sophie Ducrosq, directrice régionale pour la marque MIM.


Ne pas perdre ses droits

Les employées ont pourtant besoin d’un C4 pour tourner la page. Sans aucune consigne, elles font bien attention d’arriver et de repartir à l’heure, histoire d’éviter tout licenciement pour faute grave.

À la une

Sélectionné pour vous