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Un policier liégeois ripou arrêté ce mercredi matin: Franco s'enrichissait par des combines, notamment avec un dépanneur

Franco Arlotti, un policier liégeois surveillé depuis deux ans par la police judiciaire, a été arrêté ce mercredi matin à son domicile. Il est accusé d’avoir monté plusieurs activités délictueuses notamment avec un dépanneur. Il s’est ainsi composé un pactole de 4,7 millions d’euros, rapporte le journal DH. Une information développée dans le RTL info 13h par Vincent Jamoulle et Philippe Lefever.

Au terme de deux ans de surveillance et d’écoutes téléphoniques, les enquêteurs de la police judiciaire de Liège ont levé le voile sur les activités illégales du policier Franco Arlotti. Cet inspecteur à la Ville de Liège menait la grande vie: montre à 220.000 euros, bijoux offerts à son épouse pour 15.000 euros.

Pilote de rallye, il était sponsorisé par une dizaine de sociétés. Des dons impressionnants: 4,7 millions d’euros en cinq ans. "Les indices sérieux qui ont été retenus par le juge d’instruction sont relatifs à une rétrocession en argent liquide d’une bonne partie de ces dons opérés par des sociétés vers le compte du policier pour des activités non-déclarées et donc de fraude fiscale", indique Philippe Dulieu, procureur du roi de Liège. 

Contre ces dons sous forme de sponsoring, le policier fournissait une attestation pour déduction fiscale avec en-tête de la police de Liège. "Un mandat d’arrêt a été délivré à charge du policier hier du chef de corruption et blanchiment d’argent. Mais bien évidemment les sociétés, une bonne dizaine, devront faire l’objet d’investigations également", poursuit le procureur du roi. 


"Je ne souhaite pas avoir de brebis galeuse au sein de ma police"

L’histoire ne s’arrête pas là. Avec la complicité d’une dizaine de motards de la police de Liège, Franco Arlotti a participé à une autre forme de détournement. Ils autorisaient la société de dépannage Nucera à embarquer des véhicules à leur gré. Les policiers leur fournissaient ensuite un procès-verbal contre une dizaine d’euros par voiture. Certains véhicules avec des plaques étrangères auraient même été volées, dépecées puis broyées afin d’être revendues à des ferrailleurs. Franco  Arlotti roulait en Audi. Le leasing était payé par le dépanneur qui était également sponsor de ses activités de rallye. 

A la police de Liège, le malaise est considérable. "Si les faits devaient être avérés, c’est évidemment extrêmement grave. Moi, je ne souhaite pas avoir de brebis galeuse au sein de ma police. On sait balayer devant sa porte parce que nous sommes associés à l’enquête depuis des mois. J’ai un service du contrôle interne constitué de huit inspecteurs principaux qui sont sur l’enquête en toute discrétion", souligne Christian Beaupère, chef de corps de la police de Liège.

Dans un communiqué, ce dernier tient également à déplorer les "retombées négatives sur l'image de la police alors que des milliers de policiers font leur travail fièrement et courageusement dans un contexte rendu encore plus difficile en niveau 3 de l’OCAM". Le chef de corps promet d'ailleurs des sanctions disciplinaires en interne, si l'intéressé est reconnu coupable. 

Le policier Arlotti a été interpellé ce mercredi à 5h à son domicile. Pour le volet dépannage, plusieurs auditions sont en cours, notamment celle des patrons de la société Nucera. 


La patronne de Nucera placée sous mandat d'arrêt

La gérante de l'entreprise de dépannage liégeoise Nucera a été entendue mercredi par une juge d'instruction à Liège dans le cadre d'un dossier relatif à des dépannages de véhicules opérés dans des circonstances assez troubles. L'intéressée a été placée sous mandat d'arrêt, a-t-on appris mercredi au parquet de Liège.

Il semble que la société de dépannage procédait à l'enlèvement de véhicules comme bon lui semble, notamment des véhicules immatriculés à l'étranger qui étaient ensuite compactés pour être revendus à un ferrailleur. Lorsque la victime se manifestait, pensant à juste titre que son véhicule avait été embarqué, on lui répondait qu'il avait sans doute été volé. D'autres personnes seraient impliquées dans cette affaire et ont également été entendues par la juge d'instruction en charge du dossier. L'enquête se poursuit en effet afin de déterminer l'implication d'un policier liégeois F. A. dans le dossier.

Par la voix d'un avocat, les responsables de la SPRL ADS LIEGE, mieux connue sous l'ancienne dénomination commerciale Dépannage Nucera, contestent avec fermeté toute implication dans ce dossier judiciaire. "Ils contestent avec force avoir consenti directement ou indirectement quelque avantage illicite que ce soit à un policier ou à un autre intervenant quelconque", précise Me Bisinella.

 

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