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A la prison de Namur, les prisonniers peuvent se former pour éviter la radicalisation et miser sur la réinsertion

La radicalisation des détenus en prison est un phénomène grandissant. Plusieurs pistes sont à l'étude pour encadrer les prisonniers et les empêcher de basculer. À la prison de Namur, l'accent est mis sur la formation et la réinsertion. Des ateliers ont été mis en place comme l’ont constaté Fanny Dehaie et Alain Hougardy.

À la prison de Namur, une dizaine de détenus participent à une formation de quatre jours en commis de cuisine. Pour eux, il s’agit d’un vrai plus qui pourrait favoriser leur réinsertion professionnelle à la fin de leur peine. "Ici ce qui nous différencie, c’est qu’on a travaillé, on a prouvé, on a montré qu’on peut aller loin et c’est pas juste des personnes à se dire qu’on les a enfermés, qu’on n’a rien avec eux, on peut faire plein de choses avec nous", a réagi Mohammed au micro de Fanny Dehaie pour le RTLinfo 19H. "Même si les portes sont fermées à clé, on travaille comme à l’extérieur, on ne change pas notre façon de travailler en fait", a ajouté Christian Moreau, le responsable de la formation cuisine. Ceux qui n’aiment pas la cuisine peuvent opter pour une remise à niveau en mathématique, français et culture générale.

Le taux d’analphabétisation de la population carcérale serait trois fois plus important que celui de la population belge

À l’heure actuelle, on estime que trois prisonniers sur quatre sont sous-qualifiés dans nos prisons. Le taux d’analphabétisation de la population carcérale serait trois fois plus important que celui de la population belge. Et le nombre d’opportunités de formation est en augmentation. Au total, 125.000 heures seront dispensées. Chaque détenu peut en profiter et l’objectif est de lutter contre le radicalisme, mais aussi, et surtout d’anticiper les récidives. "Il faut réfléchir au temps post-détention où il sortira et à un moment donné il redeviendra un citoyen parmi les autres citoyens à qui il faut permettre de se construire un projet, sans quoi ces détenus vont récidiver", a insisté Rachid Madrane, ministre de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice et de la Promotion de Bruxelles.

Au-delà de l’apprentissage du métier, ces formations assurent aux détenus le soutien psychosocial indispensable à leur réinsertion.

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