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Des fouilles archéologiques ont commencé sur le site du Grognon à Namur. Un projet d'esplanade devrait y voir le jour en 2020, les toutes dernières fouilles sont donc menées à cet endroit qui était autrefois un quartier portuaire au confluent de la Sambre et de la Meuse. Olivier Pierre et Michaël Dans s'y sont rendus pour le RTL info 13 heures.
Un quartier namurois refait surface au confluent de la Sambre et de la Meuse, sous la place du Grognon. Une rue entière a même été découverte.
Avec émotion, Guy Carpriaux, un ancien habitant du Grognon, redécouvre les lieux qu'il arpentait à l'âge de 15 ans. "Moi c'est une partie de ma jeunesse qui revit ici dans ce quartier : on venait se faire coiffer, on venait chercher des hameçons pour la pêche, on venait voir les femmes qui lavaient leur linge dehors", se souvient-il.
C'était il y a 50 ans, peu avant que le quartier ne soit démoli en raison de projets de modernisation et de circulation automobile.
À l'époque, les premières fouilles ont été menées par l'Université libre de Bruxelles. Les fouilles préventives se sont succédées durant les années 1970, 1980, 1990... et les projets urbanistiques n'ont jamais abouti. À chaque fois, les archéologues ont dû abandonner leurs recherches.
5.000 mètres carrés fouillés
Désormais, c'est la dernières fois qu'on creuse : les archéologues disposent d'un an et demi pour achever de remonter le temps jusqu'à l'époque romaine, et même au-delà, jusqu'à la préhistoire. Ces nouvelles fouilles côté Sambre ont déjà permis de retrouver des morceaux de l'ancienne porte du quartier, surmontée de ses groins.
"Il faut s'imaginer qu'à cette époque-là, les bateaux accostaient sous nos pieds et que c'est par cette porte que les commerçants, les habitants, les visiteurs pénétraient dans ce quartier", explique Dominique Bosquet, du département patrimoine, direction de l'archéologie au service public de Wallonie.
Le puzzle de ce quartier portuaire n'est pas simple: les constructions les plus récentes se mêlent aux fondations des maisons moyenâgeuses. 5.000 mètres carrés sur 14 mètres de profondeur sont à examiner.
En 2020, au parking de surface d'aujourd'hui succédera un parking souterrain surmonté d'une esplanade, un demi-siècle après la destruction des maisons et 10.000 ans après les premières installations de le l'homme sur le confluent.
