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Alain nous a contactés via le
"L'eau respecte toujours toutes les normes sanitaires"
Justement, au moment où Alain s’insurgeait d’être mal informé – après avoir contacté divers interlocuteurs qui n’avaient pas vraiment accordé leurs violons – une réunion se tenait entre la Société Wallonne des Eaux (SWDE) et l’INASEP (Intercommunale Namuroise de Services Publics), ainsi que les bourgmestres (ou leurs délégués) des communes de Cerfontaine, Couvin, Doische, Philippeville et Viroinval, pour faire le point sur la situation. Verdict: sur base des analyses et prélèvement effectués ce 21 juillet, la Société Wallonne des Eaux confirme que l’eau produite par ses installations "respecte toujours toutes les normes sanitaires et ne présente aucun danger pour la santé".
"La situation est en train de se normaliser"
"Jusqu’à nouvel ordre, le procédé de potabilisation de l’eau du barrage du Ry de Rome qui fait intervenir le chlorure ferrique reste interrompu. L’eau brute subit en attendant un processus plus classique de double filtration et de chloration. La SWDE précise que depuis hier, l’eau qui sort de l’usine du Ry de Rome est claire. La situation est en train de se normaliser sur le réseau de distribution aussi. Lors du premier incident, il a fallu 3 jours pour que le chlorure ferrique qui s’était introduit dans les canalisations de distribution s’évacue complètement", peut-on également lire dans le communiqué.
"Elle est toujours aussi dégueulasse et elle sent mauvais"
Mais Alain a bien du mal à le croire. Pour lui, comme pour l’un de ses amis qui vit à Couvin, la qualité de l’eau n’a pas évolué. "L’eau n’a pas changé de couleur. Elle est toujours aussi dégueulasse et elle sent mauvais", nous confie-t-il, ce vendredi à 16h30. Nous avons confronté Philippe Libertiaux, directeur général adjoint de l'Intercommunale namuroise de services publics, au témoignage d’Alain. Il précise, comme indiqué dans le communiqué, que la situation est en cours de normalisation. "Je peux vous assurer que l’eau qui arrive maintenant dans les réservoirs est d’une meilleure qualité. Mais il s’agit d’un réseau, et en bout de ligne, il y a peut-être encore un excédent. Ce sont des portions du réseau où l’eau doit encore être purgée", a-t-il réagi, assurant que les points problématiques sont en train d’être ciblés afin d’y apporter les corrections nécessaires.
"C'est comme si j'étais près d'un étang"
Alain s’est rendu compte du problème il y a une dizaine de jours, comme beaucoup d’autres, en prenant sa douche. "L’eau était brunâtre. J’étais écolier à Floreffe, où on avait de l’eau ferrugineuse. Je me suis dit c’est peut-être passager, mais non ça perdure", explique-t-il. Il filtre l’eau avec une carafe, mais ne préfère pas la boire: "Quand je vois ma théière, le dépôt qu’il y a dessus...". Dans sa chambre, Alain a un rafraîchisseur d’air. Il y a mis de l’eau du robinet et constaté une odeur nauséabonde: "C’est comme si j’étais près d’un étang". Et ce, toujours à ce jour.
"Les caractères odeur, saveur, et couleur ne sont pas déterminants"
De son côté, Philippe Libertiaux rassure. S’il dit comprendre le citoyen qui est en droit d’avoir accès à une eau conforme, il assure que celle-ci, malgré son aspect, son goût et son odeur, est propre à la consommation et à tous les usages domestiques: "Il y a une confusion du grand public entre "non conforme", et "non potable". Tout le monde s’est accordé à la réunion pour dire qu’elle était potable, en accord avec les bourgmestres concernés, qui représentent l’autorité sanitaire dans leur commune. Ce sont les valeurs paramétriques qui déterminent la conformité d’une eau. Pour ce qui est de sa potabilité, les caractères odeur, saveur, et couleur ne sont pas déterminants", indique le directeur général adjoint de l'INASEP, confiant qu'il préférerait pouvoir assurer la distribution d'une eau "conforme".
Fini, les distributions d'eau
Les représentants présents à la réunion de ce matin ont décidé d’un commun accord d’interrompre la livraison de berlingots d’eau. Alain avait pu profiter d’une distribution de la protection civile dans sa commune. Un bidon de 10 litres qui lui semblait bien insuffisant pour un ménage: "Avec 10 litres, qu’est-ce que vous voulez faire ? Il faut boire, cuire vos légumes, les laver, les rincer".
Un dédommagement?
En principe, Alain devrait voir l’eau de son robinet s’éclaircir dans les jours à venir. Le communiqué précise que la coloration de l'eau devrait s'estomper dans les prochains jours. La SWDE et l’INASEP ont invité leurs clients à prendre immédiatement contact avec leur distributeur d’eau s’ils devaient constater quelque chose d’anormal dans l’eau qui coule à leur robinet. (071/66 79 25 pour l’INASEP, 087/87 87 87 pour la SWDE).
Les citoyens victimes de ces désagréments obtiendront-ils une forme de dédommagement ? Du côté de l’INASEP, on nous confie que ce point sera amené sur la table lors de la prochaine réunion du comité de gestion.