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Basket: l'après-Parker commence par un flop à l'Euro après France-Allemagne

On se doutait que l'après-Tony Parker serait difficile pour le basket français: il a commencé par un flop que seuls les plus pessimistes imaginaient, une élimination dès les huitièmes de finale de l'Euro par l'Allemagne, 84 à 81, samedi à Istanbul.

Cela faisait vingt ans que l'équipe de France, montée sur le podium des trois dernières éditions en 2011 (argent), 2013 (or) et 2015 (bronze) avec "TP" à la baguette, n'avait plus été absente des huit derniers prétendants au titre européen. Et sept ans qu'elle n'avait pas été battue en huitième de finale d'une grande compétition. C'était au Mondial-2010, dans la même salle à Istanbul, par les Turcs.

L'échec se voyait venir depuis le premier match, une défaite à Helsinki contre la Finlande (86-84 a.p.), nation qui ne fait pas partie des candidats aux médailles. Les Bleus s'étaient sortis de ce premier tour sans convaincre, en prenant même une deuxième claque contre la Slovénie (95-78) avant de monter dans l'avion.

En cause: un manque criant d'efficacité en défense. "On n'a pas assez défendu pendant cet Euro. Aucune équipe ne peut se permettre de ne pas avoir de socle défensif", a résumé le sélectionneur Vincent Collet.

- Bons pendant une mi-temps -

Le retournement est complet par rapport à la génération précédente, dont les succès avaient tous été bâtis sur les "stops" défensifs. Il faut dire que la reconstruction dans ce domaine n'a pas été facilitée par les défections de Rudy Gobert et Nicolas Batum, les deux meilleurs défenseurs français, qui ont consacré leur été au repos en vue de la saison de NBA.

Depuis le début de la préparation, Collet avait répété la même consigne: défendre plus fort et plus longtemps pour survivre. Pendant presque une mi-temps contre l'Allemagne, on a cru que le message était passé. Bien plus agressifs, les joueurs ont bloqué le meneur des Atlanta Hawks Dennis Schröder, muet pendant les 18 premières minutes.

Comme la France dominait aussi à l'intérieur avec Boris Diaw (15 points à la fin du match) et Joffrey Lauvergne (13), elle était en tête de six longueurs à la pause (40-34), avantage qui aurait pu être plus confortable si quelques tirs ouverts étaient entrés, notamment ceux de Nando De Colo, dans un mauvais jour (6 points à 3 tirs réussis sur 11).

Hélas, les Bleus ont été incapables de maintenir cette intensité. Au retour des vestiaires, Schröder s'est mis à faire ce qu'il voulait (21 points, 8 passes au final) et les Allemands ont rentré des shoots qu'ils ne mettaient pas en début de match, notamment Daniel Theis (22 points à 8/9).

- Fournier sonne la révolte -

La révolte sonnée par Evan Fournier, le meilleur homme du match en attaque côté bleu (27 points), a été trop tardive. De -9 à deux minutes de la fin, les Français sont revenus à -1 mais n'ont pu que regarder l'Allemand Robin Benzing inscrire les deux derniers lancers francs décisifs. Les Français avaient encaissé 50 points en une mi-temps!

"On s'est un peu essoufflé. Ce n'était pas aussi mauvais que ce qu'on avait fait précédemment, mais ça n'a pas suffi", a reconnu le capitaine Boris Diaw, qui n'a pas dit s'il continuait en sélection, à 35 ans, ou pas.

La prochaine échéance, très importante, sera les qualifications pour le Mondial-2019, lui-même porte d'entrée vers les JO de Tokyo. Le basket français l'abordera cet automne sans ses joueurs de NBA ni ceux d'Euroligue, c'est-à-dire ses 20 meilleurs, qui ne seront pas libérés par leurs clubs en plein milieu de la saison. Une période incertaine s'annonce.

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