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Gregory en colère: "Pourquoi la police ne fait-elle pas dégager plus vite les voitures?"

Gregory estime que la police de la route tarde à libérer la voie lors de petits accrochages mineurs, ce qui aggrave encore les bouchons du matin à l'entrée de la capitale. La police de la route rétorque que la fluidité du trafic passe après la sécurité. Le recours systématiques aux photos pourrait-il constituer une solution ?

Gregory est un navetteur qui en a ras-le-bol. Quotidiennement, il se rend en voiture à Bruxelles et subit des bouchons à l'entrée de la capitale, en particulier lorsqu'il y a eu un accident, même mineur, sur l'autoroute ou le ring. Selon lui, la police gère mal ces sinistres bénins. "Je ne comprends pas comment un banal accident provoque 30 km de bouchons. Quand il n'y a que de la tôle froissée, pourquoi la police ne fait-elle pas dégager les voitures pour pouvoir laisser la circulation libre ? Non, les voitures restent la pendant plus d'une heure, le temps que le constat soit fait! Résultat: 10, 20, 30 km de bouchons", écrit cet automobiliste sur notre page Alertez-nous. Et il compare cette situation à celle qui, affirme-t-il, prévaut dans la capitale française: "Lorsque vous allez à Paris et que vous avez un accident, dans les 10 minutes votre voiture est dégagée sur le côté et vous faites le constat en dehors de la circulation sans gêner la circulation", assure-t-il, alors qu'en Belgique, "les voitures restent sur les bandes de circulation, la police arrive puis on attend de trouver une dépanneuse disponible. Et en attendant les véhicules restent sur place provocant ainsi des kilomètres interminables de bouchons", conclut-il.

Police de la route: pas de procédure standard, chaque accident est différent

C'est la police de la route, un département de la police fédérale, qui se déplace sur les lieux d'un sinistre pour dresser les constats lorsque les protagonistes ne s'entendent pas sur les circonstances et les responsabilités de l'accident. Ces policiers à moto ou en voiture sont répartis dans neuf unités qui, ensemble, comptent à peu près 1000 membres du personnel. Nous avons joint le service presse de la police de la route et demandé à notre interlocutrice si les policiers suivaient une procédure standard lorsqu'ils intervenaient sur le lieu d'un accident. "Il n'y a pas une procédure exacte, chaque accident est différent", dit-elle. Par contre, il est un critère inamovible et non négociable: la sécurité qui constitue la priorité absolue des policiers, insiste la porte-parole.

Le 101 conseille de dégager la route

S'agissant de la nécessité de libérer au plus vite la chaussée, celle-ci dépend surtout de la bonne volonté des conducteurs impliqués dans la collision. Certains décident spontanément de libérer la voie et de rouler jusqu'à la prochaine sortie d'autoroute pour établir le constat au calme. Une initiative positive pour leur sécurité et pour la fluidité du trafic. Si les accidentés sont en désaccord sur les origines de leur accrochage, ils appellent souvent la police via le 101. La personne qui leur répond au téléphone leur demande toujours s'il est possible de dégager la route, explique la responsable presse de la police de la route. Arrivée sur place, elle va tenter de concilier au plus vite les vues des uns et des autres afin que le constat soit dressé au plus vite et que les véhicules puissent être évacués. Mais tant que le constat n'est pas conclu et signé, les voitures ne bougeront pas.

Prendre des photos ? Ce sont les conducteurs qui décident

Pourquoi dès lors ne pas prendre des photos ? De plus en plus de personnes portent sur eux des smartphones capables de prendre des clichés de très bonne qualité. Les positions et dégâts des voitures sont ainsi bien fixés et il n'est pas nécessaire de laisser les véhicules immobilisés. Les conducteurs peuvent le faire, nous déclare la police de la route. Mais là encore, cela dépend d'eux. En tout cas, le porte-parole d'Assuralia, la fédération des assureurs, contacté par téléphone, nous indique que les assureurs ne voient aucune objection à ce que des photos soient prises et que le constat soit dressé plus tard sur base de ces photos. Et si les accidentés n'ont pas de moyens de prendre des photos, les policiers sur place, eux, sont-ils équipés ? Pas nécessairement dans le cas d'accidents sans blessé. L'appareil photo ne fait pas partie de leur équipement de base, a admis la représentante de la police de la route.

Conclusion

La police de la route pourrait-elle agir autrement afin de libérer plus vite la voie et limiter les files ? La priorité des policiers en cas d'accident est d'abord d'assurer la sécurité des personnes, pas de fluidifier le trafic des navetteurs pressés. En outre, c'est la densité du trafic automobile et une offre de transports alternatifs visiblement encore insuffisamment convaincantes, qui est d'abord à la racine des paralysies aux frontières de la capitale, pas les accidents. Ensuite, le respect de l'individu prime et les forces de l'ordre ne peuvent remplir le constat à l'amiable à la place des acteurs de l'accident. Ce sont ceux-ci qui doivent faire preuve de sens civique et de bonne volonté. Pas toujours évident pour certains...

Mais, étant donné que les assureurs acceptent l'utilisation de la photo dans le cas de constat, une invitation systématique à passer par ce moyen et la présence d'un appareil photo dans l'équipement de base de tout policier de la route favoriseraient peut-être un départ plus rapide des véhicules, en cas de petits accrochages mineurs sans blessé. Qu'en pensez-vous ? N'hésitez pas à donner votre opinion ci-dessous.

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