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Maxime déplore la stigmatisation des chômeurs: "Jugé et incompris, je me sens seul"

Maxime est au chômage depuis plusieurs années. Malade, il éprouve beaucoup de difficultés à occuper une fonction à long terme. Face aux critiques que subissent les chômeurs dans la société et aux projets de les faire travailler "de force", il a tenu à exposer sa situation personnelle pour démontrer qu'il ne faut pas généraliser le profil de "chômeur-profiteur" à toutes les personnes qui bénéficient d'allocations. Voici son témoignage.

"Je suis au tout début de la trentaine et depuis ma sortie d'études très chaotiques, je suis au chômage en accumulant, malgré tout, des formations. J'étais souvent malade, dépressifs, anxieux, imprévisible... Sans vraiment admettre que j'avais un problème. J'ai décidé de consulter et après plusieurs mois, le diagnostic a été posé: je suis victime de troubles anxieux généralisés. Je vous prie d’aller voir sur Google la longue liste de conséquences que cela peut avoir dans la vie de tous les jours".

"Je suis super instable"

"Depuis 2 ans, je suis en traitement et les jours ne sont pas faciles du tout. Je suis super instable et j'ai déjà failli mettre fin à mes jours. Du monde du travail au monde du loisir, je rencontre des difficultés. Même gagner à la loterie ne changerait pas ma vie. On peut me donner de l’argent pour aller en vacances, j’en suis incapable. Malgré tout, je fais des efforts sinon je ne sortirais pas de chez moi. L'ONEM m'a reconnu une inaptitude et le SPF sécurité sociale aussi".

"Stigmatisé, jugé et incompris. Je me sens seul"

"Mais ce n'est pas de ça que je veux parler. Il y a des jours où les commentaires, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la vie courante, me donnent envie de prendre une corde et d'en finir tellement je me sens rongé par le sentiment d’être coupable, inutile et d'être un boulet pour la société. Malgré le fait que j’aie une excuse, je me sens stigmatisé, jugé et incompris. Je me sens seul".

"J’aimerais que les gens pensent à ce qu’ils disent"

"J’ai eu quelques petits contrats de travail et j’ai pu les réaliser étant donné que la durée était très courte. Ce qui ne m’a pas empêché d’avoir des soucis de santé. J’aimerais que les gens pensent à ce qu’ils disent et puissent comprendre ce que vivent certaines personnes avant de critiquer. Si le 'coup de pied' au cul fonctionnait, ça se saurait et j’aurais été le premier à m’en donner des centaines. J’aimerais que mon témoignage aide d’autres personnes dans le même cas".

"Je suis conscient que malgré tout, on va me juger et même me souhaiter de mourir pour faire des économies, c’est un peu la mode, la dette, le budget et l’argent".

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