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Redevance sur le photovoltaïque: "Manque d'intelligence flagrant ou volonté d'escroquer?"

Flavio estime que la mise en place d'une redevance sur le photovoltaïque relève au mieux d'"un manque d'intelligence flagrant", au pire de ela volonté d'escroquer les producteurs privés".

Flavio nous a écrit via la page Alertez-nous pour nous faire part de son scepticisme quant à la pertinence d'un probable système de redevance sur les installations photovoltaïques.

En effet, quelques semaines à peine après avoir appris que leurs rentrées financières en matière de certificats verts (rentrées pourtant initialement garanties) devraient s'amenuiser, voilà que les propriétaires d'installations photovoltaïques se retrouvent avec une nouvelle épée de Damoclès au-dessus de la tête: une redevance de 55 euros par KWc pourrait être mise en place d'ici peu.

La mesure, actuellement soumise à l'approbation de la Commission de Régulation de l'Energie et du Gaz (CREG), est un souhait des Gestionnaires de réseaux aussi appelé GRD (ex: Ores, etc…).

Ceux-ci avancent que cette redevance est nécessaire pour garantir la participation de tous, producteurs verts et ménages classiques, à l'entretien du réseau électrique. Un argument que Flavio réfute.

 

Les arguments et propositions de Flavio

"Il y a quelques jours, nous avons appris la probable future mise en place d'une redevance que le propriétaire d'une installation photovoltaïque devra payer au GRD. Il est question d'un tarif forfaitaire en fonction de la puissance installée.

Il s'agit une fois de plus d'une décision qui au mieux prouve un manque d'intelligence flagrant, au pire la volonté d'escroquer les producteurs privés pour combler un manque à gagner lié à une demande plus faible d'énergie.

En effet, l’électricité consommée par une habitation équipée peut être divisée en 3 parties :

1.    L'électricité produite consommée en local : pourquoi payer l’utilisation du réseau pour une électricité qui ne l'emprunte pas? De plus, ne pas payer pour cette portion d'électricité pourra inciter le producteur à consommer un maximum l’énergie produite, en faisant par exemple tourner la machine à laver vers midi et non le soir, ce qui soulagera le réseau. C’est la manière la plus écologique d'utiliser une installation PV.

2. L'électricité produite injectée dans le réseau : à ma connaissance, c’est le consommateur final qui paie le transport de l’électricité. Donc, si le producteur doit payer pour l’électricité qu'il injecte dans le réseau, le
GRD sera rémunéré deux fois pour cette même quantité d'électricité. Le même service sera par conséquent facturé deux fois. Est-ce légal ?

3. L’électricité consommée non produite, qui est donc "pompée" sur le réseau : en fait, c’est la seule électricité pour laquelle il est juste de payer une utilisation du réseau. Cela serait simple à mettre en place : installer un compteur (évidemment au frais du GRD pour les installations existantes) qui ne mesure que l’électricité entrante sans jamais tourner à l’envers.

Cette redevance, peut au final devenir un outil intéressant. Il n'est en effet pas normal que le producteur d'électricité ne paie rien pour l'électricité qu'il tire du réseau, même si elle est ensuite compensée lorsque l'installation produit plus que ce qui est consommé, et que le compteur tourne à l'envers. Le consommateur doit payer le transport de l'électricité qui rentre, c'est normal, mais uniquement pour celle-là. Ce qui aura pour conséquence de pousser le producteur à consommer le moins possible. Et si la quantité d'énergie consommée est plus faible que la quantité d'énergie produite, c'est tout bonus pour Electrabel et consorts qui factureront de l'électricité qu'ils n'auront pas du produire, c'est tout bonus pour Elia qui facturera le transport de cette électricité qui sera transportée sur de très courtes distances, et c'est tout bonus pour l'environnement.

Et si cette redevance est couplée à un système de certificat vert (oubliez cette ineptie qu'est le futur plan qualiwatt), qui devra être juste, ni trop, ni trop peu généreux, le futur candidat à l'installation d'une unité photovoltaïque pourra être tenté d'installer pour plus que ses besoins, ce qui est encore une fois bon pour l'environnement et pour les objectifs environnementaux que la Belgique doit atteindre d'ici 2020.

Si on ne perd pas cela de vue, plutôt que de ne voir que des objectifs financiers à très courts termes, éphémères, alors peut-être, avec un peu de courage politique, on pourra mettre en place un mécanisme qui assurera la pérennité d'un secteur qui œuvre dans le domaine de l'énergie du futur."

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