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"1 heure pour faire 6km, j'aurais mangé mon volant !": Sébastien est excédé par le nouveau plan de circulation bruxellois

Il y a un mois, le nouveau plan de circulation est entré en vigueur dans le centre de Bruxelles. Automobiliste, Sébastien dénonce les files engendrées et dit "ne pas comprendre la politique des autorités".

Le nouveau plan de circulation bruxellois ne convainc visiblement pas tout le monde. Via le bouton orange Alertez-nous, Sébastien nous partage sa colère. "Une heure et six minutes pour faire 6 kms", s'exclame-t-il. 

Un nouveau plan de circulation dans le centre de Bruxelles, appelé plan "Good Move", est entré en vigueur le 16 août. Son but : réduire le trafic de transit dans les zones animées et résidentielles du centre-ville et donner plus de place aux piétons, aux cyclistes et aux transports publics.

Pour Sébastien, ce nouveau plan est "la goutte d'eau qui a fait débordé le vase". Le mardi 23 août, il s'apprête à rentrer chez lui après une longue journée de travail. Il part de la place Rogier à Bruxelles et veut rejoindre Manage, en province du Hainaut, où se trouve son habitation. Et c'est là que les ennuis commencent. "Pour sortir de Bruxelles, j'ai mis 1h20, avec une consommation en diesel de 18,9L/100kms. J’avoue ne pas tout comprendre de cette politique", confie-t-il. 

Il y a des gens bien payés pour faire des conneries

Sébastien rapporte des embouteillages impressionnants, des camionnettes de livraison stationnées en double file et des voitures qui bloquent des rond-point. Pour éviter les files, il tente d'emprunter des axes secondaires. Mais rien n'y fait. "Je tourne à droite, je me retrouve face à un bloc de béton. Je tourne à gauche, encore un bloc. Quand je retourne, je tombe sur une rue en sens unique. J'aurais mangé mon volant", témoigne l'habitant de Manage.

En fait, le plan Good Move prévoit des changements de sens de circulation. Le but étant de renvoyer le trafic de transit vers la petite ceinture selon le principe de boucles de circulation (via des sens uniques et des accès réservés aux riverains, commerçants, etc..). "Je me dis qu'il y a des gens bien payés pour faire des conneries", souffle Sébastien.

Pour éviter ce temps perdu dans les files, l'habitant de Manage a envisagé d'emprunter les transports en commun. Mais ses précédentes expériences ne l'ont pas convaincu. "Pendant des années, j'ai pris le train. Mais il était toujours en retard. On sait quand on part, mais jamais quand on arrive", accuse-t-il.

S'il y a plusieurs plaintes, peut-être que ça bougera ?

À tel point que Sébastien a finalement demandé à son employeur de changer de lieu de travail. Il exerce désormais à Evere et évite ainsi le temps perdu dans les files. Il décrit un trajet "plus zen et plus sécurisant". "Je n'ai qu'une seule envie : rentrer calmement à la maison après le travail", témoigne-t-il. Il espère désormais que les autorités fassent marche arrière. "S'il y a plusieurs plaintes, peut-être que ça bougera ?", présume-t-il. 

La Région de Bruxelles-Capitale a été divisée en 50 quartiers dans le cadre du plan Good Move. Un plan de circulation a été réalisé pour chacun d'entre eux et celui du Pentagone était fort attendu. Des analyses révèlent d'ailleurs qu'un tiers de la circulation automobile dans le Pentagone est en fait constituée de trafic de transit qui n'y a donc pas sa destination finale.

Cette tendance provoque un accroissement de la pollution de l'air, des nuisances sonores, de l'insécurité routière et des embouteillages qui retardent notamment les transports en commun. En limitant le trafic de transit, entre autres par des zones d'accès limité via l'adaptation des sens de circulation et sens uniques, la Ville rend les rues plus agréables et plus sûres pour les visiteurs, écoliers, riverains et usagers des transports en commun.

"Une catastrophe" pour des commerçants

Du côté des commerçants, ce nouveau plan est difficile à gérer. "C'est une catastrophe. Nous avions déjà un premier problème avec la mise en piétonnier qui a été mal conçue, mal pensée. Maintenant, le plan Good Move complique encore l'accès et la sortie des parkings. Nous avons une perte énorme de clients", déplore Alain Berlinbau, président de la fédération des commerçants du centre-ville. 

Les livreurs, eux, dénoncent une perte de temps engendrée par la multiplication des rues à sens unique. "Ça demande beaucoup plus de temps pour faire un simple stop. C'est difficile pour moi", s'exaspère l'un d'entre eux. 

Il est trop tôt pour dresser un bilan

Les autorités s'attendaient-elles aux embarras de circulation dénoncés ici ? Quel bilan peut-on dresser ? "On s'attendait à une période où le trafic doit s'adapter à la nouvelle circulation. On constate qu'il y a des problèmes qui sont plutôt liés à l'heure de pointe du soir", concède Bart D'hondt, échevin de la Mobilité et des Travaux publics.

À l'heure actuelle, il est difficile de dresser un bilan. Selon l'échevin, il faut attendre "5 à 6 mois pour évaluer les choses". En attendant, les autorités travaillent, en fonction des retours obtenus sur le terrain, à des aménagements afin de répondre concrètement aux problèmes détectés. C'est dans cette optique que le phasage des feux a été modifié sur certains carrefours dans le Pentagone. 

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