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Amandine se fait toucher les fesses à Koekelberg: elle fait fuir son agresseur et écrit un plaidoyer qui parle à des milliers de gens

Amandine Thonnard, une professeure de français, a raconté sa désagréable expérience sur sa page Facebook. Lundi matin, un inconnu s'est permis de lui toucher les fesses alors qu'elle marchait dans la rue à Koekelberg, en région bruxelloise: "Tu m’as croisée en pleine rue avec ton ami. Et ce matin, pour aucune raison apparente et certainement pas valable, tu as décidé que tes mains, seraient mieux sur mes fesses que dans tes poches. Oui, sur MES FESSES. ", écrit-elle. 

La jeune femme a alors eu le réflexe de dégainer son téléphone portable. "Vous vous êtes même fendus d’un large sourire narquois et grivois ton copain et toi (désolée pour les mots difficiles, je suis prof de français tu vois). Sourire qui, au passage, s’est tout de suite envolé lorsque j’ai sorti mon téléphone et que je t’ai demandé de saluer la caméra, histoire qu’on ait quand même un chouette souvenir de ce moment. Envolé, c’est le terme puisque tu t’es aussitôt volatilisé en proie soudain à une irrésistible et puissante passion pour la course à pieds".

L'enseignante explique être arrivée en pleurs à son lieu de travail, meurtrie: "J’ai pleuré parce que tout se bousculait dans ma tête. Le film passait et repassait, les si, les verbes au conditionnel se précipitaient et me faisaient revivre ces quelques minutes en boucle. J’aurais dû faire ça, j’aurais dû dire ça... Des conneries en fait tout ça, je devrais arrêter de conjuguer 'devoir' à tous les temps et espérer qu’un jour tu comprennes simplement la notion de 'devoir le respect aux autres'".

Le temps de reprendre ses esprits, épaulée par ses proches, ses collègues et son compagnon, elle s'est relevée encore plus forte: "Aujourd’hui Monsieur, tu as fait de moi une femme et une professeure encore plus convaincue que jamais de l’importance de mon cours sur le sexisme, l’exclusion et la dignité. Je témoignerai et je continuerai à éduquer mes élèves (désolée, encore un mot compliqué), à leur dire que non ce n’est pas normal, à leur parler du consentement, à les éveiller aux concepts de culture du viol, au respect de la personne humaine, au sexisme, au racisme, bref à toute ces choses qui ont manqué et qui manquent encore dans ta misérable vie". 


A noter que l'enseignante ne compte pas laisser cet acte sans suite. Elle a porté plainte. "Même si on ne te retrouve jamais, j’aurais au moins cette conviction de ne pas être restée seule dans mon coin à accepter tacitement cet acte".

Voici son texte dans son intégralité:

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