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Au contrôle technique, Benoît est surpris de payer un supplément pour tuning et des vitres teintées: "C'est légal?"

Benoît vient de passer le contrôle technique avec son véhicule, une Ford Fiesta. L'examen s'est déroulé sans accroc. C'est à la caisse que notre témoin a été surpris. "J'ai dû payer un supplément pour tuning et pour vitres teintées!", s'étonne-t-il. Benoît a payé, mais il nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour savoir si cela était une pratique normale et légale.

Il nous précise ne pas pratiquer le tuning. "J'ai simplement fait teinter les vitres arrières, à 75%, et j'ai acheté des jantes en alu pour l'été, car je garde les jantes en tôle d'origine pour l'hiver", précise-t-il. "Mais les jantes que j'ai achetées sont tout à fait normales. Et elles sont toutes neuves... Je ne vois vraiment pas en quoi c'est du tuning!", ajoute notre témoin.

Nous avons contacté le GOCA, le groupement des entreprises agréées pour le contrôle automobile et le permis de conduire, pour comprendre.


Qu'est-ce que le tuning pour le GOCA?

Marie De Backer, porte-parole du GOCA, nous précise qu'une modification du véhicule peut être considérée comme du tuning. "Changer les pare-chocs, modifier la carrosserie, rabaisser le véhicule, etc. peut être vu comme du tuning", explique-t-elle. Sur le site du GOCA, il est indiqué que "toute transformation ou modification (à la direction, au système de suspension, d'émissions ou de freinage, ou les interventions fondamentales faites au châssis ou à la carrosserie autoportante) doit continuer à garantir la même sécurité et doit être attestée par le constructeur ou le mandataire officiel". Sur le site, vous trouvez également les "principes de base du tuning", et la liste des modifications autorisées et celles non-admises.

Dans ce cadre, un inspecteur peut considérer un changement de jante comme du tuning. Une appréciation qui peut cependant être contestée par le client, via la procédure indiquée un peu plus bas dans cet article.

Pour ce qui est de l'application d'une teinte sur les vitres, le contrôleur doit réaliser un examen pour s'assurer que cela n'entrave pas la visibilité.


Un barème est imposé par les autorités pour les vérifications

Marie De Backer explique que ces vérifications ont un coût. "L'inspecteur doit contrôler que les changements n'entravent pas la bonne utilisation du véhicule", dit-elle. Pour Benoît, cette explication ne tient qu'à moitié. "Il a fallu à peine une poignée de secondes pour que le contrôleur regarde les jantes et les vitres, où est son expertise et sa vérification?!", dit-il. À cela, la porte-parole rétorque que le prix des vérifications est imposé par le gouvernement. "Des barèmes de redevances sont imposés", explique Marie De Backer.

Pour le contrôle de la transparence des vitrages, c'est 3,90€. Pour la rédaction d'un rapport tuning, c'est 7,80€. La liste des barèmes est disponible ici.


L'inspecteur encode votre numéro de châssis pour accéder aux informations du véhicule

Pour savoir si des modifications ont été apportées à un véhicule, l'inspecteur utilise le système informatique. "La première chose qu'il fait est de relever le numéro de châssis et de l'encoder dans l'ordinateur. Il a ainsi accès à toute une série de données. Cela lui permet de procéder ensuite aux vérifications", explique Marie De Backer.


Pas d'accord? Vous pouvez faire opposition

La porte-parole préfère ne pas commenter un cas spécifique, mais elle précise que si la modification n'a pas pour but de faire du tuning, comme cela semble être le cas pour le changement de jantes de Benoît, le client peut toujours dialoguer avec le centre de contrôle. "Si le client n'est pas d'accord avec un traitement, il peut très bien demander à parler au chef de station, qui est toujours sur place et disposé à entendre une personne. Si le client n'est pas satisfait de la réponse du chef de station, il peut encore contacter la direction", explique Marie De Backer.

Si la réponse de la direction ne convient toujours pas au client, il peut encore contacter le ministère wallon. "La personne a un droit de recours. Le ministère est neutre, car il ne fait pas partie du centre de contrôle", affirme Marie De Backer.

Lien vers la procédure indiquée par le GOCA.

Pour la Région Wallonne:
DGO2 - Mobilité et Voies hydrauliques
Direction de la certification et de l'homologation
Boulevard du Nord 8 - 5000 Namur
controle.technique.automobile@spw.wallonie.be


Pour la Région de Bruxelles-Capitale:
SPRB Bruxelles Mobilité
CCN - Rue du progrès 80 boîte 1
1035 Bruxelles
bruxellesmobilite@sprb.irisnet.be

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