Accueil Actu

Béatrice, sans emploi, seule avec trois enfants et dépendante du bus: elle adresse un message aux grévistes des TEC

Le transport en bus des TEC est régulièrement perturbé par des mouvements de grève. Les plus récents ont eu lieu pas plus tard que ces deux derniers jours, avec, lundi, la première étape des grèves tournantes pour contester les réformes fédérales (pension à 67 ans et saut d'index notamment), et mardi avec la poursuite d'une action de grogne commencée lundi par des chauffeurs des TEC Liège-Verviers suite à l'agression d'un des leurs survenue vendredi passé. Derrière chaque grève, des dizaines voire centaines de bus à l'arrêt au dépôt et des milliers d'usagers dont la mobilité repose exclusivement sur le bus et qui se retrouvent dès lors dans le pétrin. C'est le cas de Béatrice qui a adressé une lettre aux chauffeurs, contrôleurs et ministres, via la page Alertez-nous de RTLinfo.be. Nous relayons intégralement son courrier. De même que nous y joignons un avis opposé, celui de Philippe (voir ci-contre) qui rappelle que les droits sociaux dont nous bénéficions aujourd'hui ont été obtenus grâce à des mouvements de contestation et de grève dans le passé. 

Le message de Béatrice: "Je suis sans emploi et que je me bats pour retrouver un boulot"

Monsieur les chauffeurs de bus, monsieur les contrôleurs, monsieur les ministres,

Merci de nous prendre en otage, notre vie est déjà en suspens car je suis sans emploi et que je me bats pour retrouver un boulot afin que mes enfants et moi ayons une meilleure vie ! Nous habitons un lieu déjà mal desservi (8 bus sur la journée). Pour aller en formation, je pars à 7h00 de chez moi, je dépose mon plus jeune dans une garderie différente de son école, j'arrive à mon lieu de formation à 7h50 et les cours débutent à 8h30.

En ce jour, je devais passer des tests pour une formation (un plus pour mon CV). Etant donné que la plupart de vos lignes étaient en grève, je suis descendu dans l'ordre de priorité (12 places et bien entendu plus de demandes que de places). J'ai plusieurs "voisines" qui ont aussi dû improviser pour se rendre au travail ou en formation lundi et mardi.

De plus, mes armoires commencent à être vides et je devais aussi profiter de vos transports pour les remplir.

Avez vous déjà ne fut-ce qu'une journée pris ma place, sans emploi (donc peu de revenus), sans voiture (donc dépendante des bus), seule avec 3 enfants à nourir ?

Oui, je sais, un de vos collègues a été agressé. Mais j'ai connu un peu ça aussi (28 points de suture suite à une morsure par un chien).

Et quand on voit certains de vos collègues qui sont incapables de répondre poliment à un bonjour ou à une question, on imagine que, parfois, certains esprits un peu échauffés s'énervent un peu! Et le fait de prendre les usagers en otage ne va pas calmer les esprits.

À la une

Sélectionné pour vous