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Une excursion scolaire à Bruxelles est-elle possible sans que les enfants soient victimes d'un attentat? Tom, 18 ans, a prouvé que oui

Octobre dernier, la sortie scolaire d'une école flamande à Bruxelles est annulée à la dernière minute par son directeur. En cause: le risque d'attentat dans la capitale. Une mesure jugée exagérée et relayée en masse par la presse à l'époque. L'information a donné des idées à huit universitaires néerlandophones de Bruxelles: inviter une classe de primaire flamande pour leur montrer "le cœur de Bruxelles et sa richesse culturelle".

Bruxelles, une ville dangereuse ? Huit étudiants de l'université KU Leuven (campus de Bruxelles) ont souhaité casser les préjugés sur de notre capitale. Dans le cadre d’un projet scolaire, ils ont organisé une sortie pour des élèves de l’enseignement primaire en réaction à un article paru dans la presse flamande. "En octobre dernier, nous avons lu un article qui racontait qu’une école du Limbourg avait annulé sa sortie par peur de la menace terroriste", nous fait savoir Tom Vermeire sur la page Alertez-nous. "Une classe qui annule une sortie scolaire par peur, nous ne pouvions pas comprendre", dit-il.


Retour en arrière

Petit flash-back. Nous sommes en octobre 2014. Ce devait être l’occasion de découvrir la capitale pour des élèves d’une école primaire d’Hasselt. Une excursion de trois jours à Bruxelles pour les vacances de Toussaint. Mais le directeur avait décidé d’annuler la sortie en dernière minute. Le motif: évitez un éventuel attentat perpétré dans la ville. "Nous devions durant ces trois jours visiter les institutions belges et européennes. Nous avions planifié d’utiliser souvent le métro. Sachant que cela crée un réel sentiment d’insécurité parmi mes collègues enseignants, je me devais de prendre mes responsabilités", avait indiqué le directeur à l’époque. Une mesure qui avait été considérée comme surprenante voire exagérée par les parents des élèves qui avaient été prévenus tardivement de cette décision. À la place de Bruxelles, les élèves s’étaient rendus dans la ville de Tongres.


"Une réussite"

A la lecture de cette information, huit jeunes universitaires flamands, dont Tom, ont décidé d'organiser une sortie scolaire, gratuite pour des classes de primaire flamandes dans Bruxelles. Leur projet a abouti il y a quelques semaines, le 9 mars dernier. Deux classes d’une école primaire flamande (une autre que celle qui avait annulé son voyage en octobre 2014) soit près d’une cinquantaine d’élèves, se sont rendues à Bruxelles.


Le Parlement flamand leur a aussi ouvert les portes

La visite a commencé par la Grand-Place et son hôtel de Ville. Ensuite direction, le Manneken Pis, la place du Petit Sablon et aussi le Parlement flamand où ils ont pu rencontrer Sven Gatz (Open VLD), ministre flamand de la Culture et des jeunes à Bruxelles, histoire d'expliquer aux élèves le fonctionnement et l’utilité de l’institution. L’après-midi, les jeunes limbourgeois ont pu explorer la ville à travers d’un jeu.


Ne pas céder à la psychose 

Les étudiants ont trouvé cette sortie fantastique. "C’est un énorme plaisir Je ne comprends pas que d’autres enfants n’osent pas se rendre ici. Les chances d’une attaque sont très faibles", indiquait Jonathan, l’un des jeunes étudiants, sur le site HLN.be. "Je trouve ça spécial de se balader dans l’Hôtel de Ville. J’ai entendu qu’il y avait beaucoup de vol à Bruxelles. En revanche, je n’ai pas peur d’une attaque terroriste", ajoute Lies. Pour le directeur de l’école, l’opportunité de se rendre à Bruxelles était très enrichissante. "Je ne partage pas le sentiment de peur et de psychose donc j’ai répondu favorablement et directement. Il y a trois semaines en informant les parents de cette éventuelle sortie, nous n’avons reçu aucune réaction négative. C’est un bon signe. C’est important de montrer Bruxelles aux élèves. Nous ne faisons pas un voyage scolaire en Syrie mais à Bruxelles et à ma connaissance il n’y a pas le même risque de danger", a conclu le directeur de l’école.

Avant de reprendre l’autocar direction le Limbourg, les élèves ont rempli une enquête de satisfaction distribuée par les initiateurs du projet. "Les résultats ont été très positifs", se félicite Tom, le jeune organisateur de 18 ans, non sans fierté.

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