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Claudia et Antoine lancent une épicerie fine à Liège: "Éviter la société de consommation et ses grandes surfaces"

Claudia Pecoraro et Antoine Lamair vont ouvrir "Oiltaste", une société d’import/export d’épicerie fine et d’huile de qualité en juin prochain. Son objectif: promouvoir le circuit court et offrir un commerce de proximité à sa clientèle, tout en respectant les conditions de travail et de rémunérations des producteurs.

A 22 et 24 ans, Claudia Pecoraro et Antoine Lamair sont sur le point de lancer leur start-up dans le centre de Liège. Bientôt diplômée en coopération internationale à la Haute Ecole Libre Mozane (HELMo), la Liégeoise sera épaulée par son compagnon qui a suivi des études de commerce extérieur.

Depuis l’été 2016, leur projet est d’ouvrir une épicerie fine. "C’est le juste milieu pour nous. Mon compagnon voulait quelque chose tourné vers l’économie tandis que je voulais aller vers le bio et le commerce équitable, la base de ma formation", indique Claudia.

Son but est clair, travailler en circuit court: "Nous travaillons avec des petits producteurs et il n’y aura pas d’intermédiaires. On ne va pas vers les grandes surfaces, ce n’est pas du tout dans notre intérêt. Nous connaissons leurs méthodes de travail. Par exemple, nous savons qu'ils n’utilisent aucun pesticide."

Le nom de la société d’import/export, "Oiltaste", n’est pas anodin puisque la première gamme de produit sera de l’huile d’olive et ses dérivés (huile au basilic, huile à l'origan, huile piquante,…). Les deux Liégeois se tourneront vers l’étranger et essentiellement vers trois pays méditerranéens: le Portugal, l’Italie et la Grèce.

"Nous avons choisi ces pays, car ce sont des pays producteurs d’huile d’olive en Europe et en Méditerranée. Ce sont aussi des pays qui ont connu une crise économique assez importante durant les dernières années et nous souhaitons en quelque sorte venir en aide à des producteurs locaux", explique Claudia.


"Eviter d'être manipulés" sur la qualité des produits

L'étudiante dévoile ainsi d'où viendront les premiers produits vendus dès le mois prochain. "En Italie, nous serons en contact avec des membres de ma famille en Sicile, près de Palerme, où mes oncles ont des champs. Je sais donc exactement comment ils travaillent et je connais la qualité des produits. Au Portugal, les produits viendront de la région d’Alentejo (l’Altejo), chez des amis proches tandis qu’en Grèce, les cultures ont lieu à Olympe."

Il y aura toutefois deux exceptions puisque du sel du Congo et du poivre provenant de Malte seront également disponible. Des produits dérivés de l’olive comme la tapenade viendront ensuite garnir l'épicerie.

S’ils se sont tournés essentiellement vers des producteurs qu’ils connaissaient de près ou de loin, Claudia et Antoine l’ont fait pour éviter d’être "manipulés" sur la qualité des produits.

Avec cette start-up, ils visent une clientèle qui veut "éviter la société de consommation et ses grandes surfaces. On s’adresse aux gens qui veulent plutôt privilégier la proximité. C’est ce qu’on veut promouvoir."


"C'est le moment de se lancer"

Quant aux tarifs, le prix de vente des bouteilles d’huile d’olive se veut "le plus démocratique possible, l’important n’étant pas de faire de l’argent mais d’être viable." (Le prix de la bouteille d’huile d’olive 75cl se situera autour des 13 euros et les huiles aromatisées aux alentours des 18 euros). Tous les produits seront par ailleurs disponibles via le site internet de la société Oiltaste.

Pour pouvoir lancer leur projet, le couple a fait appel à un financement participatif. "De nombreuses personnes ont déjà pu part à notre aventure", se réjouit Claudia.

Grâce aux quelque 5000 euros récoltés via la plateforme du crowdfunding KissKissBankBank, Claudia et Antoine vont pouvoir réaliser la première étape menant vers l’ouverture de leur commerce.

"Nous allons notamment pouvoir aller voir nos producteurs, établir des contacts et renforcer notre collaboration", précise Claudia.

Pour la deuxième étape, il leur faudra réunir 10.000 euros pour louer une zone de stockage car dans un premier temps, ils n’ouvriront pas de magasin "pour tenter de réduire les coûts". "On va donc aller vers nos clients et on travaillerait sur commande pour éviter le gaspillage et les déchets. On aura un shop en ligne pour les restaurateurs et les clients."

Les différentes commandes seront ainsi stockées dans un entrepôt, près de l’aéroport de Bierset. Si la majorité des produits seront importés par camion, ceux venant de Grèce feront "un tour" en avion avant d’arriver à Liège.

Par ailleurs, pour Claudia, c’est le bon timing pour lancer ce projet. "Il faut entreprendre maintenant, à notre âge. Si le projet ne se réalise pas, on pourra toujours recommencer et faire autre chose. C’est le moment aussi de lancer des start-ups et dynamiser le secteur dans lequel nous nous engageons."

Un projet qui sera inauguré au début du mois de juin 2017.


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