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Kimberley dénonce la conduite des chauffeurs TEC à Charleroi: "Ils roulent de plus en plus comme des malades!"

Excès de vitesse, freinage brutal, conduite agressive: le comportement au volant des chauffeurs du TEC Charleroi est pointé du doigt par une voyageuse. Est-il contrôlé par la société ? Quelles mesures sont prises en cas de faute grave ?

"Dans la région de Charleroi, les chauffeurs roulent de plus en plus comme des malades !", s’indigne Kimberley via notre page Alertez-nous. Selon cette usagère des bus du TEC Charleroi, les conducteurs ne respectent pas les limitations de vitesse. "Attention aux tournants ! Vous avez intérêt à bien vous tenir!" avertit-elle. Elle témoigne qu'"il n’y a pas de sécurité" et estime que les chauffeurs "prennent des risques pour la vie des passagers". Et elle cite un exemple concret: "Si un chauffeur doit freiner violemment, même si on se tient de toute nos forces, on vole vers l'avant du bus!"


La conduite des chauffeurs est bel et bien suivie

La directrice commerciale des TEC Charleroi, Véronique Benoît, assure que la conduite des chauffeurs est suivie via... 43 contrôleurs sur le réseau. Mais même si ces contrôleurs "peuvent avoir un œil sur la conduite du chauffeur", cette surveillance n’est pas la seule tâche des agents, qui "sont aussi présents pour contrôler la validation des titres de transport et qui sont un soutien pour les clients". Véronique Benoît, concède qu'avec ce nombre limité de contrôleurs qui, en plus, ont de nombreuses tâches, il n’est guère évident d'exécuter un travail de surveillance correct. "A moins de pister les 630 chauffeurs, il est difficile de contrôler chacun d’entre eux!"


Le client peut déposer plainte auprès des TEC

De son côté, s’il constate une conduite dangereuse, le client peut aussi déposer une plainte auprès des TEC. La directrice commerciale n’a pas été en mesure de nous fournir le chiffre des réclamations émises par les voyageurs au sujet de la conduite des chauffeurs de bus. "Nous n’avons pas de chiffres concernant les plaintes pour excès de vitesse. Elles sont englobées dans les 'compétences professionnelles’, c'est-à-dire le comportement général du chauffeur."


Le chauffeur doit s'expliquer devant le directeur d'exploitation 

Véronique Benoît certifie que le suivi de ces plaintes est assuré. "Chaque plainte est consultée et confrontée à la version du chauffeur. Elle est ensuite insérée dans le dossier de l’agent."

Si les plaintes s’accumulent, une mesure peut être envisagée. L’agent sera reçu par le directeur d’exploitation du site pour s’expliquer. Cet entretien sera établi selon la gravité des faits. "Il n’y a pas de seuil de plaintes à partir duquel elles sont reçues par le directeur d’exploitation, cela varie", souligne la directrice commerciale des TEC Charleroi. "Cela peut être après une, deux ou même trois plaintes, tout dépend du motif car certains incidents sont plus importants que d’autres."

Après un entretien avec le directeur d’exploitation, des mesures peuvent être prises à l’encontre du chauffeur. "Si on comptabilise trop d’accrochages ou si on considère que l’agent est trop accidentogène à notre goût, on le fait repasser par l’école de conduite."


Un centre de formation agréé et contrôlé

Si la conduite des chauffeurs est suivie puis sanctionnée dans certains cas, la société tente aussi d'agir en amont. Le Groupe TEC possède son centre de formation agréé et contrôlé pour la formation des conducteurs au permis D, nécessaire pour conduire un véhicule destiné au transport de personnes.

Pour devenir conducteur de bus TEC il est donc nécessaire de passer un examen afin d’obtenir un permis D mais aussi son CAP (certificat d’aptitudes professionnelles). Ce certificat est valable 5 ans. Durant cette période, le conducteur devra suivre une formation de 35 heures afin de renouveler la validité de son CAP.


Gérer le stress, apprendre la gestion des conflits et se former à la communication

Durant cette formation, le conducteur apprendra la gestion du stress, la gestion des conflits et sera formé à la communication.

Les TEC ont également intégré à ce programme une formation "éco-conduite" comprenant une journée de théorie et une journée de pratique. Déjà en cours depuis 2010, elle vise non seulement des économies d’énergie mais également une réduction des accidents.

"Cette formation à l'éco-conduite lui permettra d'acquérir des connaissances pour réduire sa consommation afin d'obtenir une conduite plus économique mais aussi plus écologique en réduisant le CO2", explique Véronique Benoît. "Le but de cette formation est aussi de diminuer les accidents. En formant à une meilleure anticipation du comportement des automobilistes qui l’entourent de la part du conducteur et une meilleure connaissance de capacités de freinage et d’accélération de son véhicule, le conducteur évitera des accidents."


"Un chauffeur sur quatre a reçu un P.V. en 2014, rien d'alarmant"

Les conducteurs sont soumis aux règles du code de la route comme les automobilistes. Mais si un chauffeur reçoit une amende, il ne payera le montant de sa poche que dans certains cas. "Si les plaintes recensées portent sur des excès de vitesse, la règle veut que 50 % du montant de l’amende soit à charge de l’agent. S’il n’y a pas de récidive dans une période de six mois suivant ce procès-verbal, l’employeur lui remboursera ce montant.  Si par contre, il y a récidive, les 100% sont à charge du conducteur", explique-t-elle.

En 2014, 168 procès-verbaux pour excès de vitesse ont été recensés. Si on tient compte du nombre de chauffeurs et des kilomètres parcourus, ce chiffre n’est pas considéré comme alarmant. "Par rapport à 631 chauffeurs, cela équivaut à un quart de P.V. par chauffeurs. Quand on sait qu’ils roulent plus de 16 millions de kilomètres par an, ce n’est pas énorme du tout."

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