Accueil Actu

Des avions survolent intensément plusieurs communes bruxelloises: "C'est l'enfer au-dessus de nos têtes, que se passe-t-il ?"

Depuis le début de la semaine, des Bruxellois sont importunés par des nuisances sonores inhabituelles. De nombreux avions survolent à basse altitude leurs communes du nord-ouest de la capitale. Des travaux à l'aéroport alliés à une orientation exceptionnelle des vents expliquent cette situation très désagréable pour les riverains.

"J'habite du côté de la piscine de Molenbeek et je constate, depuis quelques nuits, un survol croissant d'avions pendant la nuit (entre 23h et 6h du matin) augmentant considérablement la nuisance sonore. Y a-t-il une raison", s’interroge Eric ce mercredi matin via notre bouton orange Alertez-nous. Et il est loin d’être le seul à se poser cette question."Est-ce que vous savez pourquoi j'entends des avions voler chaque 10 minutes ? Je suis de Molenbeek. Ils font un bruit comme pas possible", se demande également Mark.


"Nous avons eu l’impression de dormir à côté de la piste"

Depuis lundi, vous êtes nombreux à nous signaler ces nuisances sonores intempestives."La nuit dernière, des avions ont survolé Molenbeek environ toutes les 15 minutes. Cette situation est inhabituelle et nous n'en connaissons pas les causes. Avec ces nuisances sonores, impossible de dormir", se plaignait déjà mardi matin un autre riverain de la commune bruxelloise."Je ne savais pas que ma commune avait été jumelée avec Zaventem. Les avions ont défilé toute la nuit à très basse altitude. Nous avons eu l’impression de dormir à côté de la piste", déplorait également Benjamin. Certains affirment même que leur habitation vibre et qu’il est impossible de dormir avec les fenêtres ouvertes.

La bourgmestre de la commune, Françoise Schepmans, a elle-même entendu ces nuisances venant du ciel."Les avions étaient au-dessus de ma tête", confirme-t-elle. La semaine dernière, Belgocontrol, l’entreprise qui gère le contrôle aérien, avait prévenu la bourgmestre du risque potentiel de nuisances sonores plus importantes."Nous avons été avertis que la commune pourrait être impactée davantage par le survol aérien de la capitale, de jour et surtout de nuit. Nous avons relayé cette information aux riverains", explique Françoise Schepmans.


Explication: des travaux et une orientation des vents plutôt rare

Cette situation inédite s’explique par deux facteurs. Le premier est lié aux travaux de rénovation en cours à l’aéroport de Bruxelles. Plusieurs pistes ne sont pas accessibles. Ce chantier d’envergure entraîne donc une modification de l’utilisation des pistes et un changement des zones survolées. Par ailleurs, les avions doivent être déviés en raison de conditions météorologiques exceptionnelles. Depuis dimanche, les vents soufflent assez fort du nord et de l’est. "Cette orientation est plutôt rare. Cela arrive entre 20 et 60 jours par an. Dans ce cas, les pistes préférentielles 25 (L et R) ne peuvent pas être utilisées", explique Juan Torck, du service de médiation pour l'aéroport. Résultat: la piste 07L est utilisée pour tous les atterrissages depuis la nuit de dimanche à lundi.

"L'ouest de Bruxelles est intensément survolé depuis lundi. Des avions passent en rase-motte au-dessus des toits des maisons pour se poser ensuite à Zaventem. Cette situation s'ajoute à la "normale" où des quartiers entiers sont impactés par le vacarme des avions au décollage de Zaventem", souligne Laurent, qui habite près de Tour et Taxis. Habituellement, ces riverains sont en effet dérangés par les décollages des avions, mais en raison de cette situation exceptionnelle, ils sont à présent importunés par les atterrissages pendant la nuit. "C’est devenu une autoroute d’avions", déplore Laurent.


Une trajectoire différente de jour et de nuit 

Il y a en fait deux façons d’approcher la piste 07L, qui concentre tous les atterrissages: l’approche Simonis-Molenbeek-Schaerbeek et l’approche Ganshoren-Jette-Laeken-Schaerbeek. Pendant la nuit et lors des périodes de moindre visibilité, la procédure par géo-localisation via les satellites est utilisée. De nombreux avions survolent donc une partie de Molenbeek, Koekelberg, Bruxelles-Ville et Schaerbeek."Vivant sur Koekelberg, nous avons depuis hier des avions qui volent quasi toutes les 5 minutes. Nous n’avons jamais connu cela auparavant. C’est un bruit incessant au-dessus de nos têtes", indiquait mardi soir Diana. "C’est l’enfer au-dessus de la commune de Koekelberg", confirmait ce matin Etienne.

Pendant la journée, ce sont d’autres communes qui souffrent particulièrement de ce bruit intempestif. Les avions survolent alors intensément les zones Zellik-Berchem- Ganshoren-Jette-Laeken-Schaerbeek. "Depuis 6h ce matin, il y a un avion à très basse altitude toutes les 5 minutes en moyenne. Et il est 20 heures maintenant", s’énervait Marc, un habitant de Ganshoren, le 15 août dernier.


Bientôt la fin de ce "vacarme" ? 

Cette situation devrait toutefois s’améliorer à partir de vendredi car on devrait retrouver l’orientation habituelle des vents (ouest ou sud). Les avions devraient alors suivre à nouveau le schéma préférentiel. Les riverains concernés par ce "vacarme" pourront alors enfin pouvoir passer une nuit plus tranquille et une journée plus agréable. Même si le survol de Bruxelles, un dossier très épineux, reste évidemment un gros souci pour de nombreux habitants de la capitale. 

Julie Duynstee

À la une

Sélectionné pour vous