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Des pélicans signalés aux quatre coins de la Wallonie: que faire si vous les croisez? (photos)

Trois pélicans blancs se sont échappés la semaine dernière de Pairi Daiza. Ils ont été signalés d'Enghien à Namur et deux d'entre eux ont déjà été récupérés par le parc. Celui-ci donne aujourd'hui des conseils à la population qui croiserait ces volatiles (trop) familiers avec l'homme.

"J'ai observé un pélican ce dimanche matin à 8h20 à Waterloo, dans le Chenois." "Au collège Saint-Augustin d'Enghien, ce lundi après-midi, des pélicans ont légèrement perturbé les cours." "Un pélican sur le toit du Service Public de Wallonie à Jambes vers 15h jeudi." Cela fait une semaine que la présence de ces oiseaux sauvages et exotiques nous est signalée par des internautes sur notre page Alertez-nous, photos à l’appui.

 > LES PHOTOS DES INTERNAUTES

13 signalements de fans d'ornithologie

Nous avons soumis celles-ci à un expert, Jean-Yves Paquet, le directeur du service d’études d’Aves, le pôle ornithologique de Natagora. Pour lui, aucun doute, il s’agit bel et bien de pélicans blancs. "C’est une espèce qui vit dans le sud-est de l’Europe, dans le delta du Danube, et en Afrique." D’ailleurs, la communauté ornithologique de Belgique est en alerte. Sur le site observations.be, pas moins de 13 signalements de pélicans blancs ont été postés depuis le 20 novembre.

Ils se sont envolés de Pairi Daiza... et ne sont jamais rentrés

Mais que font ces oiseaux dans le ciel de Wallonie et d’où viennent-ils? Pour M. Paquet, il n’y a presqu’aucune chance pour qu’ils soient arrivés en Belgique par leurs propres moyens, puisqu’on ne trouve jamais cette espèce en Europe de l’Ouest. "Il s'agit très probablement d'un échappé de captivé", estime-t-il. Et en effet, trois des pélicans blancs du parc Pairi Daiza de Brugelette, dans le Hainaut, se sont "échappés" en fin de semaine dernière. "Chez nous, les pélicans blancs ne sont pas en captivité. Ils sont libres de s’envoler mais ils reviennent toujours à leur étang dans le parc. Mais pour une raison inconnue, trois d’entre eux ne sont pas rentrés chez nous", confirme Françoise Gilson, la porte-parole du parc zoologique.

Ne les approchez pas et appelez Pairi Daiza

Heureusement, les 13 ornithologues et les 3 témoins de RTLinfo ne sont pas les seuls à les avoir aperçus, et certains ont eu le bon réflexe. "Si vous observez des pélicans, il ne faut surtout pas les approcher, sinon vous les effrayez. Ils ont été élevés par la main de nos soigneurs, ce qui explique qu’ils sont habitués aux humains et peuvent s’approcher. C’est la raison pour laquelle l’un d’eux s’est posé au milieu d’une cour d'école! Mais il ne faut pas faire de geste vers eux. Le seul bon réflexe à avoir, c’est de prévenir Pairi Daiza au 068/250.850 ou d’appeler un refuge pour oiseaux."

Deux des trois récupérés, celui de Namur pisté

Une fois alerté, le parc envoie une équipe de spécialiste avec des soigneurs pour récupérer les animaux. Voilà comment deux des trois pélicans ont déjà été récupérés. Celui vu à Waterloo est probablement le pélican récupéré à Nivelles. Et celui de l’école d’Enghien a été récupéré non loin de là. Reste le dernier fugueur. "On est sur sa trace, il est du côté de Namur", explique Mme Gilson. C’est donc celui vu à Jambes hier.

Ils peuvent mourir l'hiver chez nous!

Prévenir les secours, c’est aussi pour le bien de ces animaux. En effet, ils ne sont pas armés pour survivre à l’hiver dans nos contrées. A Pairi Daiza, ils sont d’ailleurs rentrés sous serre petit à petit à partir de ce mois de novembre pour y passer l’hiver au chaud. Notre expert en oiseaux va plus loin: "S’il n’est pas impossible que des pélicans blancs échappés restent chez nous, ils auront par contre du mal à y survivre. En effet, ils ont besoin d’une grande quantité de poisson pour vivre et nous avons trop peu de ressources piscicoles pour cela." Alerter le parc, c’est en quelque sorte leur sauver la vie.

Une exception connue: le pélican d'Amsterdam

Pourtant, certains parviennent à s’adapter. C’est le cas d’un des trois pélicans blancs qui s’étaient déjà échappés de Pairi Daiza en février dernier. Des vents violents avaient endommagé la serre et contrairement à ces trois ci, ils n’avaient pas été signalés assez vite et ont migré. Puisqu’ils sont bagués, ils sont identifiables et Natagora sait que l’un d’eux est par exemple en ce moment au nord d’Amsterdam. Là, le climat est certes aussi froid et humide que chez nous, mais au moins, il trouve suffisamment de nourriture pour survivre. En effet, elle provient de la mer, dans les zones marécageuses situées entre la capitale néerlandaise et la mer de Wadden.

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