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Des propriétaires de gîtes annulent la réservation de Pierre-Jean: "Il n’y a aucune pénalité! C’est scandaleux"

Pierre-Jean, un jeune Nivellois, cherche désespérément un gîte pour y fêter, en septembre, les 25 ans d’Esther, sa compagne. A deux reprises, il en a trouvé un qui lui convenait. Mais, deux fois, quelques jours après la réservation, le propriétaire revenait vers lui pour annuler le séjour.

Pierre-Jean a 31 ans, il est avec Esther depuis près de 3 ans. Elle fêtera bientôt ses 25 ans et il veut marquer le coup. Il aimerait inviter une vingtaine de leurs proches dans un grand gîte, le weekend du 15 septembre. "J’ai débuté les recherches au début du mois de juin mais j’étais loin de me douter que ce serait si compliqué", nous confie-t-il via le bouton orange Alertez-nous.


Deux gîtes, deux annulations

Il s’est tout d’abord tourné vers le site néerlandais de réservation d'hébergement en ligne, Booking.com, pour trouver son bonheur. Après quelques clics, il trouve un gîte, proposant un prix dans son budget, du côté de Dinant, en province de Namur. Heureux, il suit la procédure traditionnelle de réservation et reçoit ensuite un e-mail confirmant que tout est en ordre.

Seulement voilà, quelques jours plus tard, les propriétaires de la maison de vacances le contactent par mail: "Nous vous prions de nous excuser, mais malheureusement, pour des raisons tout à fait indépendantes de notre volonté, le gîte ne sera pas disponible aux dates qui vous intéressent. Si cela peut vous être utile, je vous prie de bien vouloir trouver, ci-après, quelques propositions de gîtes dans la région que nous vous recommandons. Si d’autres dates peuvent vous convenir, n’hésitez pas à revenir vers nous".

Pierre-Jean ne s’en inquiète pas trop et se replonge dans ses recherches. Il trouve, cette fois, un gîte du côté de Bouillon, en province de Luxembourg. Il ne passe plus par Booking mais il contacte directement les propriétaires via leur site internet. A nouveau, la réservation est confirmée, il renvoie le contrat signé, mais quelques jours plus tard, les propriétaires reviennent vers lui pour annuler. Il y aurait une erreur de calendrier et le logement ne serait pas disponible en septembre.


La goutte d’eau qui fait déborder le vase

Pierre-Jean s’indigne: "Je veux bien croire en la bonne foi des gens mais après réflexion, je trouve ça injuste. Si moi je venais à annuler la réservation d’un hébergement, je devrais payer un dédommagement aux propriétaires ou je perdrais mon acompte. Mais ici, dans ce sens, il n’y a aucune pénalité! C’est scandaleux. Le mois de septembre approche, tous les invités ont réservé leur weekend mais je n’ai toujours nulle part où les accueillir. Quels sont les droits des locataires face à de tels cas?".


Booking.com fait un geste commercial

Dans ses conditions générales d’utilisation, le site hôtelier de réservation en ligne s’exonère de nombreuses responsabilités, dont celle impliquant un conflit entre les partenaires contractuels. Toutefois, ici, après s’être plaint, Pierre-Jean a finalement reçu un e-mail plutôt rassurant de la part de Booking. Si les propriétaires du gîte ne trouvent pas une solution alternative pour le reloger, lui et ses proches, le site néerlandais s'engage à leur trouver un hébergement équivalent et s’il y a des frais supplémentaires, il paiera la différence.


Un contrat se négocie

Laurent Collon, avocat spécialisé en droit immobilier, nous donne quelques conseils. "En tant que locataire, avant de signer un contrat, vous avez le droit de corriger ou de négocier l’une au l’autre clause proposée par le propriétaire".

Il est souvent inscrit qu’en cas d’annulation, vous serez pénalisé. Mais vous pouvez aussi exiger l’inverse et demander au propriétaire d’ajouter une clause pénale, fixant le montant qu’il devra vous verser si, lui, rompt son engagement.

Ici, dans le cas de Pierre-Jean, il y a trois solutions possibles, "soit ne rien faire, soit il peut envoyer un courrier au propriétaire, par l’intermédiaire d’un avocat, pour demander une indemnisation et trouver un terrain d’entente. Ou alors, il peut introduire une action judiciaire", conclut Me Collon.

Même quand un contrat est signé en bonne et due forme, il y a souvent des conflits qui surgissent. Via internet, c’est pire. Il faut donc être très vigilant. 

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