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Deux jeunes filles traumatisées par une contrôleuse de Ryanair zélée: "C'est la Gestapo!"

Francis ne décolère pas, suite à l'incident qui a empêché sa fille de rentrer en France au départ de l'aéroport de Charleroi. Sans carte d'identité valable, elle a du laisser sa famille à la porte d'embarquement.

Personne n'a raison, personne n'a tort… C'est la conclusion de cette triste scène de famille à l'aéroport de Charleroi, le 31 octobre dernier. La cause de tout cela: une carte d'identité périmée.

L'histoire nous est racontée par Francis, dont la fille a vécu un cauchemar alors qu'elle s'apprêtait à rentrer en France avec son mari et ses deux filles.

"Quand elle a pris l'avion pour venir de France en Belgique, on lui a juste fait remarquer que sa carte d'identité était périmée, mais on l'a laissée embarquer. Hélas, au retour, c'était Ryanair", nous a confié ce grand-père désabusé après avoir contacté la rédaction de RTL info via la page Alertez-nous.

Même remarque à Charleroi

A l'aéroport de Charleroi, où la fille de Francis rentrait en France avec sa famille, "elle a déposé ses bagages sans problème: on lui a juste répété que sa carte d'identité était périmée et qu'il faudrait la changer".

Le passage de la sécurité se fait également sans encombre: il ne faut pas nécessairement remontrer sa carte d'identité.

Tout s'est compliqué au moment d'embarquer. Deux contrôleuses se chargent de vérifier une dernière fois le billet d'avion et la pièce d'identité. "Et l'une d'elles a fait du zèle: elle n'a pas voulu la laisser embarquer", selon Francis.

Scène "incompréhensible": elle laisse son mari partir avec ses filles

S'en est suivie une "scène incompréhensible", avec de "longues explications entre ma fille et la contrôleuse". Au total, "plus de trente minutes de palabres", mais "malgré l'insistance des passagers, les larmes et les cris de la famille", l'employée de l'aéroport de Charleroi est restée sur ses positions et a respecté le règlement.

"Ma fille a dit à son mari de partir tout de même avec les filles. Les deux petites n'ont rien compris, elles ont hurlé. Même l'autre contrôleuse a craqué et a fondu en larmes", a poursuivi Francis.

"Digne de la Gestapo des années 40"

Finalement, Francis, qui habite la région liégeoise, a été rechercher sa fille à l'aéroport. "Le lendemain, elle a pris le Thalys".

Mais ce grand-père, qui avoue "bien comprendre que le règlement est règlement", estime qu'à l'heure actuelle, il est très cruel de forcer une famille à se séparer, "surtout devant les enfants en détresse". Et il ne mâche pas ses mots: "Ryanair applique des méthodes dignes de la Gestapo des années 40".

"Chaque compagnie a son règlement"

Nous avons contacté l'aéroport de Charleroi pour en savoir plus. L'incident était visiblement limité: il n'est pas remonté aux oreilles de la direction ni du porte-parole.

"A la porte d'embarquement, ce sont des agents de l'aéroport de Charleroi qui font les ultimes vérifications. Ils respectent le règlement imposé par la compagnie aérienne", nous a expliqué Vincent Grassa, le porte-parole du Brussels South Charleroi Airport.

"Avoir une pièce d'identité valable est toujours nécessaire pour embarquer à Charleroi. Peut-être qu'au départ d'autres pays ou d'autres villes, les compagnies appliquent des règles différentes", ce qui expliquerait qu'en France, la fille de Francis ait pu prendre l'avion avec une simple remarque sur la péremption de sa carte d'identité.



Comment a-t-elle pu arriver jusqu'à la porte d'embarquement ?

Employée trop zélée ou simplement respectueuse du règlement? Chacun ira de son interprétation, mais la sécurité à bord des avions est devenue très importante, et avoir une pièce d'identité en règle est une condition obligatoire pour voyager par les airs. Sachez-le bien !

Mais finalement, le plus étrange n'est-il pas que la fille de Francis ait pu aller jusqu'à la porte d'embarquement, pratiquement au pied de l'avion, sans problème ?

"Lors de la réservation du billet et du check-in en ligne, on peut entrer une fausse période de validité pour la pièce d'identité. Le système ne sait pas détecter que cette date est incorrecte, ni que la carte d'identité n'est plus valable. C'est pour ça qu'il y a une vérification manuelle à l'aéroport", nous a expliqué le porte-parole du BSCA.

Où peut-on voyager avec sa carte d'identité ?

Lorsque vous voyagez à l'intérieur de l'Union européenne (28 pays, voir la liste), la carte d'identité suffit.
Sachez que certains pays limitrophes l'acceptent également pour séjourner sur leur territoire: l'Islande, la Norvège, la Suisse, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro (maximum 30 jours), l'Albanie, la Macédoine, la Turquie, Chypre.

Bien entendu, dans tous les cas, elle doit être valable au moins jusqu'au jour du retour au pays.
Par exemple, si vous restez trois semaines en Italie et que votre carte d'identité expire dans deux semaines, vous n'êtes pas en règle, que ce soit lors du départ en avion ou lors d'un contrôle sur place.

Partout ailleurs, le passeport est nécessaire

Si vous voyagez dans le reste du monde, il vous faut un passeport et parfois, un visa. Cela dépend d'un pays à l'autre et il n’y a pas de règle par continent : il faut un visa en Chine mais pas au Japon.

Soyez très attentifs: dans certains pays, le passeport doit être valable 6 mois au-delà de la date d'entrée dans le pays.

Par exemple, si vous allez en Algérie du 15 janvier 2015 au 22 janvier, votre passeport doit être valable au moins jusqu'au 15 juillet 2015. C'était le cas aux Etats-Unis, mais les règles ont été assoupies, il faut désormais que le passeport soit valable pendant la durée du séjour.

Vous pouvez obtenir des renseignements auprès de l’agence de voyage, la compagnie aérienne ou l’ambassade/consulat à Bruxelles du pays de destination.

Mais le plus simple est de se rendre sur le site du Ministères des Affaires étrangères, où vous connaîtrez les conditions par pays.

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