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POIGNANT: deux enfants de Ghlin écrivent à l'ancien patron de leur père licencié

C'est un témoignage émouvant qui nous est parvenu de la région montoise durant les fêtes de fin d'année. Celui de deux enfants, adressant une lettre de bons vœux à l'ancien patron de leur papa, licencié il y a un an. Un message poignant, mais aussi plein d'espoir. "Je ne pensais pas que du haut de leurs 9 et 12 ans ils s'exprimeraient comme cela, ils comprennent très bien la situation", réagit le père qui souffre de son chômage.

C'est la maman, émue, qui a envoyé la photo de la lettre, écrite par ses enfants de 12 et 9 ans. "Il est resté 16 ans, il a travaillé au plus bas de l'échelle pour arriver à la centrale qualité" écrit l'aînée. "Je voudrais vous dire que mon frère et moi sommes très fâchés et tristes, car vous avez fait perdre le sourire à mon papa, qui ne va pas bien. Il ne fait plus rien avec nous et il a maigri. Mais on ne dit rien", poursuit-elle.

Les deux enfants se livrent ensuite sur l'année difficile qui vient de s'écouler pour leur famille qui habite dans la région de Mons. "Je n'ai pas eu d'anniversaire et mon frère non plus. Pas de moment partagé avec mon papa, ni avec ma maman, qui est malade."

Malgré leur jeune âge, les deux enfants se montrent extrêmement lucides dans la lettre que vous pouvez lire ci-dessous. "Pour Noël, je ferai un vœux avec mon frère pour que mon papa retrouve un travail. [...] Vous ratez quelque chose car il aimait son travail. Il a passé plus de temps à travailler que s'occuper de nous. [...] Je penserai à vous à Noël, car peut-être que vous aurez au fond du cœur une étoile qui s'illuminera et vous penserez à mon papa sur qui vous aurez pu compter."


"Ils ont neuf et douze ans, je ne voulais pas les confronter à des problèmes d'adulte."

Contacté par nos soins quelques minutes à peine après avoir lu la lettre, le père de famille était très ému. "Je ne pensais pas que du haut de leurs 9 et 12 ans ils s'exprimeraient comme cela, ils comprennent très bien la situation. Finalement, ils sont plus matures que moi", réagit-il fièrement.

Fier de ses enfants, il a par contre beaucoup plus de mal à retrouver l'estime de lui-même. "Je me sens nul, c'est un peu compliqué. Je suis plus bas que terre j'ai perdu la confiance en toutes les sociétés envers lesquelles je pourrais postuler. Mes enfants ont neuf et douze ans, je ne voulais pas les confronter à des problèmes d'adultes."

Il avait d'ailleurs tout fait pour éviter cela. "Je leur avais expliqué que je ne travaillais plus, que l'entreprise avait fermé, mais j'ai tenté de les tenir à distance de ma dépression. Je pensais y arriver, mais je ne me rendais pas compte qu'ils comprenaient tout. Mon entourage me signalait pourtant mes sautes d'humeur, le fait que j'étais trop agressif. Mais moi, je ne m'en rendais pas compte."


Les mots de ces enfants l'aident à chasser ses idées noires

"Cela me fait finalement chaud au cœur qu'ils reconnaissent ma souffrance", confie pudiquement ce père en détresse. Une véritable bouée de sauvetage. "J'ai perdu un ami suite à la fermeture d'une petite société. Un an après son licenciement, il s'est pendu. Je n'ai jamais compris ce geste, qu'il abandonne sa femme et ses enfants, c'était impensable pour moi. Mais je dois avouer que je commence à comprendre. J'essaye de ne pas avoir d'idées noires, mais parfois, j'y pense. Ces mots de mes enfants, ça m'aide à chasser ce genre de pensées. Heureusement qu'ils mettent de la bonne humeur dans la maison."

Pour 2017, il aimerait d'ailleurs relever la tête. "2016 a été une année très difficile pour eux, ils me l'ont fait ressentir. Mon fils par exemple n'a pas eu d'anniversaire en octobre. Je lui ai promis qu'on irait faire une sortie un week-end en 2017 pour fêter cela. J'espère tenir ma promesse!"

Les enfants, eux aussi, formulent une promesse. "Nous on va essayer de ne rien demander et de le faire rire comme on peut. On va aussi envoyer cette lettre à quelqu'un de la télé, pour que les usines aient une pensée pour nous!"

A ce jour, le directeur n'a pas répondu au courrier des enfants.

 

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