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De nombreux petits commerces ne veulent pas se transformer en distributeur de billets

Pourquoi beaucoup de petits commerçants refusent-ils de donner 20 euros voire 40 euros en plus lors d’un paiement électronique ?

"Vous pouvez me mettre 20 euros en plus?" Il vous arrive sans doute régulièrement d'effectuer un paiement électronique dans un magasin et d'en profiter pour réclamer un peu de "cash". Mais, souvent, dans l'épicerie ou le night-shop du coin, le commerçant vous refuse ce service. Pourquoi ? C'est la question que se pose Polo. "Pourquoi dans les magasins, genre alimentation générale, night shop etc, refuse-t-on lors d’un paiement électronique de donner 20 voire 40 euros en plus? Alors que pour eux, cela soulagerait leur caisse de ce montant", nous a-t-il adressé via la page Alertez-nous.



Nous avons fait le test dans quatre petits commerces

Nous nous sommes rendus dans quatre petits commerces (trois night-shops et une librairie) situés dans les communes de Schaerbeek et de Woluwé-Saint-Lambert en Région bruxelloise. Dans la moitié d’entre eux, on était prêts à nous donner de l’argent moyennant un paiement électronique. Par contre, la personne derrière la caisse s'est montrée réticente dans deux des trois night-shops visités. L'une a refusé fermement sans même vérifier le contenu de sa caisse.


Il en va de la sécurité de ces indépendants

Pour Carole Dannevoye, Project manager commerce à l’UCM (Unions des Classes Moyennes de Belgique, principale organisation patronale francophone engagée dans la défense des indépendants et entreprises), il est normal pour ces indépendants de refuser de rendre ce service aux clients (rappelons que par ailleurs rien ne les y oblige). "Il faut se mettre à la place des petits indépendants, ces billets constituent un fond de caisse non négligeable. Si chaque client demande un peu de cash lors de sa transaction bancontact, imaginez le fond de caisse que le commerçant devrait avoir en sa possession? Heureusement d’ailleurs qu’il n’y a aucune obligation à répondre à cette demande du client. Car ne pas avoir un grand montant d’argent dans leur caisse c’est un gage de sécurité. Au moins il y aura dans leurs caisses, au plus le commerçant sera en sécurité."

Avoir un terminal bancaire: un gage (onéreux) de sécurité et d'attractivité

Les paiements électroniques sont souvent surchargés de plusieurs dizaines de centimes d’euros chez les indépendants parce que les abonnements à ces terminaux bancaires sont assez onéreux. "Les transactions Bancontact ont un coût pour le client qui est souvent surchargé de 15, 20 ou 50 cent, mais de notre côté on essaie de sensibiliser les grandes sociétés comme Bancontact/Mister cash ou Atos de réduire les coûts de tels abonnements pour les petits commerçants pour qu’ils aient aussi accès au paiement électronique", nous confie la project manager de l’UCM.

Dans les faits, il est impossible de déterminer le nombre d’indépendants à Bruxelles qui sont équipés d’un terminal bancaire. Du côté de Comeos, ces statistiques n’existent pas et chez Atos Worldline, les chiffres existent mais le porte-parole refuse de les communiquer pour ne pas les révéler à la concurrence. Et Ante Rimac, porte-parole de Worldline d’argumenter: "Avoir un terminal bancaire, cela attire les clients. Ils ne doivent pas avoir du cash dans leur portefeuille. C’est également un choix de sécurité pour les commerçants, cela dissuade les voleurs, donc même si le coût n’est pas négligeable pour les commerçants, cela a l’effet d’ attirer les clients."

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