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Pour des raisons réglementaires, la banque ne peut plus fournir à ses employés et retraités son "Fonds Médico-Chirurgical" très avantageux. Christine et son mari devront payer 170 euros/mois au lieu des 34 actuels s'ils veulent continuer à profiter de cette couverture médicale étendue. Ils se sentent "abandonnés".
Christine (nom d'emprunt) est une pensionnée de la banque ING. "J'y ai fait toute ma carrière. J'ai commencé à travailler en 1974". Aujourd'hui, à 62 ans, elle est pensionnée depuis deux ans.
Mais une récente décision d'ING est venue bouleverser sa tranquillité. "Ils ont décidé de stopper la couverture médicale octroyée au personnel", nous a-t-elle confié après avoir contacté la rédaction de RTL info via la
170€ au lieu de 34€
Christine et son mari, s'ils veulent garder la même couverture médicale étendue que leur octroyait le "fonds médico-chirurgical" d'ING, devraient payer 170€ par mois (au lieu de 34 € auparavant) à un assureur et un gestionnaire administratif indépendants.
Une somme que Christine et son mari "ne peuvent se permettre" de débourser. Ils se "sentent abandonnés" et déplorent que notre société "soit en train de perdre toutes les avancées des travailleurs", et qu'elle subisse actuellement "des reculs pour tout".
C'est quoi, l'ASCEL ?
Il y a bien longtemps, "alors qu'on parlait encore de la BBL" selon Christine, l'asbl ASCEL-ING Belgique a été mise sur pied pour les employés (et les pensionnés) de la banque, ainsi que leur famille. Avec des conditions avantageuses, ils étaient couverts, pour environ 17€ par mois (par personne, en 2013), par un Fonds Médico-Chirurgical (FMC).
Selon les statuts (
Pourquoi ING doit-il arrêter ce fonds ?
Si ING arrête cette couverture médicale exceptionnelle réservée à son personnel, c'est parce que l'institution financière est "légalement contrainte" de le faire.
Chantal Gelders, porte-parole de la banque, nous a parlé de "raisons réglementaires" relatives à "la loi sociale". ING a du "externaliser ses activités vers une compagnie d'assurance" car il y a "de nouvelles règles et de nouvelles obligations qui s'appliquent aux organismes d'assurance".
Pas de délais de réflexion
Ce que déplore également Christine, c'est la précipitation dans laquelle elle s'estime plongée de force.
"On a appris par courrier il y a quelques jours que la couverture allait changer. Et on doit déjà donner une réponse pour le 4 mars. Il n'y a pratiquement pas de délais de réflexion", nous a expliqué Christine, qui a cependant pu assister à l'une des réunions d'information mises en place par l'asbl.
"Il reste l'euthanasie"
Christine touche une pension de 1.400€ par mois, et son mari une pension de 1.000€. Elle estime que ce n'est pas suffisant pour souscrire à une nouvelle assurance de remboursement des soins de santé (au-delà de ce que la mutuelle prend en charge).
"On ne va rien prendre, tant pis. S'il nous arrive quelque chose, il reste l'euthanasie", nous a-t-elle confié, "en plaisantant à moitié", dit-elle, mais en précisant qu'ils "ne voulaient pas être une charge pour leurs enfants".
Conclusion
Pour des raisons "réglementaires", ING ne peut plus offrir de couverture étendue des soins de santé à ses employés (et ses pensionnés). "Ce ne sont pas des mesures d'économie, la banque ne va pas gagner d'argent", nous a promis la porte-parole.
Par ailleurs, la banque nous a assuré que "le mécanisme de solidarité continuait, car ING va accorder une part des fonds restant de l'asbl à la diminution des nouvelles cotisations".
Malgré tout, comme le regrette Christine qui pense aussi "aux autres pensionnés, plus vieux, qui doivent payer encore plus", si les (ex-)employés d'ING veulent conserver les mêmes avantages de couverture médicale, la facture s'alourdit. De 17€ par mois, cela passe à 85€ à partir de 60 ans, 102€ à partir de 70 ans, 121€ à partir de 80 ans et 144€ à partir de 90 ans, d'après les chiffres que Christine a reçus lors d'une séance d'information.
"C'est impossible avec nos pensions de mettre un tel montant", a conclu notre pensionnée tourmentée.
