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Jean-Marie et ses garçons étaient à Paris pour un match de foot… ils ont vécu la peur et l'angoisse: "Nous en tremblons encore"

Avec ses garçons, Jean-Marie se trouvait dans le Stade de France, à Paris, lorsque des explosions ont fait trembler sa tribune. Ce soir-là, un match de foot en famille s'est transformé en moment d'angoisse. Lui et ses enfants sont revenus sains et saufs dans leur commune de Ciney. Pourtant, ils ressentent encore la peur et l'émotion qu'ils ont éprouvées durant les attentats.

"Nous étions au Stade de France vendredi, moi et mes garçons", nous explique Jean-Marie via notre page Alertez-nous. "En tribune J6, rang 55, le tournant du stade derrière lequel deux explosions se sont produites", décrit le Cinacien. Le père de famille nous a contactés pour témoigner et décrire ce que lui et ses enfants ont vécu. L'inquiétude, l'angoisse, la peur.


Un match de foot en famille

Vendredi, Jean-Marie et ses garçons rejoignent la capitale française pour passer un moment en famille. Ensemble, ils viennent assister au match amical qui oppose la France à l'Allemagne. Mais après quelques instants, la tribune tremble soudainement. "On nous fait croire que ce sont des jeunes qui ont balancé de gros pétards", explique Jean-Marie. À la mi-temps, pourtant, des rumeurs se propagent, mais personne n'imagine alors ce qu'il se passe à quelques dizaines de mètres de là, derrière l'enceinte.

Avec ses enfants, Jean-Marie regarde le reste de la rencontre. Les Français s'imposent deux à zéro au coup de sifflet final. C'est l'heure de rentrer. Le Belge et sa famille doivent encore prendre le RER pour rejoindre leur voiture. À ce moment, ils ne savent pas que leur retour en Belgique va se transformer en calvaire.


"Un mouvement de panique s'est déclenché"

Un micro lance des informations sur la foule: les supporters doivent emprunter un itinéraire bien précis pour sortir. "Nous avons hésité un instant, puis nous nous sommes mis en route", confie Jean-Marie. "Mais à la moitié du parcours, dans l'allée générale, un mouvement de panique s'est déclenché. Une masse de personne a subitement fait demi-tour!", décrit-il.

Jean-Marie se tourne rapidement vers ses enfants. "J'ai crié aux gamins de faire demi-tour ensemble vers l'entrée de notre tribune", explique-t-il. Le père est alors en plein doute. "Je me demandais si on devait rester dans l'allée secondaire ou rejoindre notre tribune, au risque de s'exposer", dit-il. Finalement, le Belge et ses enfants se dirigent vers leur tribune, et s'abritent près d'un mur. "Nous étions invités à regagner la pelouse, mais la tribune ne nous le permettait pas", ajoute-t-il.


"Si je dis par terre, vous vous couchez sans poser de question!"

Après avoir attendu un certain temps, Jean-Marie décide de tenter une nouvelle sortie. Lui et ses enfants y parviennent. Ils plongent alors dans la nuit parisienne, meurtrie par des attaques dont ils ne mesurent pas encore l'ampleur. Face à la pagaille qui règne, Jean-Marie pense surtout à ses enfants. Il se tourne alors vers eux: "Si je dis par terre, vous vous couchez sans poser de question!". Le stress est à son comble.

Sur le qui-vive, Jean-Marie et ses enfants rejoignent tant bien que mal le RER. Puis le parking où est stationnée leur voiture. Un moment de tension et d'angoisse pour le Cinacien. Arrivé dans le parc de stationnement, la famille repère sa voiture. Ils rentrent, allument le moteur, se regardent, et prennent finalement la route. Jean-Marie et ses garçons sont rentrés à Ciney. Dans la sécurité de leur maison, la tension reste pourtant palpable. "Nous en tremblons encore", confie le père de famille.

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