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Des habitants de Molenbeek surpris par des survols inhabituels: "Un défilé quasi non-stop d’avions plusieurs nuits d’affilée!"

Mais que s’est-il passé ? Plusieurs habitants de Molenbeek, en région bruxelloise, ont été surpris par des nuisances sonores inhabituelles la semaine dernière. De nombreux avions ont survolé leur quartier, les empêchant de dormir tranquillement. Des travaux alliés à des conditions météorologiques particulières semblent expliquer cette situation inédite dans le ciel de la capitale.

"Pendant plusieurs nuits, des avions ont survolé notre quartier quasiment toutes les dix minutes. Ils sont passés les uns après les autres, comme lors d’un défilé. Cela donnait l’impression qu’ils volaient à une altitude très basse", se souvient Karima, qui habite près de la piscine de Molenbeek, en région bruxelloise. "C’était vraiment abusé. C’était impossible de dormir tant les nuisances sonores étaient répétitives et désagréables", assure la Bruxelloise âgé de 33 ans. Et elle n’est pas la seule à se plaindre de ces bruits intempestifs. D’autres internautes, vivant dans la commune, nous ont également contactés via notre page Alertez-nous pour signaler un nombre d’avions particulièrement élevé la semaine dernière au-dessus de leur habitation.


Des travaux entamés à Brussels Airport

"J’ai entendu moi-même ces vols nombreux et assez bruyants. Selon son cabinet, la bourgmestre (ndlr: Françoise Schepmans) a d’ailleurs reçu plusieurs plaintes de riverains à ce sujet, qu’elle relayera au gouvernement fédéral dès son retour de vacances. Il n’y a pas d’explication précise, si ce n’est que cette situation est consécutive aux travaux entrepris à Brussels Airport", indique Virginie Pochet, du service communication de la commune de Molenbeek, qui n’est pas la plus touchée en temps normal par le survol de Bruxelles.

L’aéroport de Bruxelles-National a en effet entrepris en mai dernier une rénovation conséquente de l’une de ses trois pistes, celle dédiée essentiellement aux atterrissages (la 25 gauche). Des travaux qui peuvent entraîner une modification des zones survolées. La deuxième phase de ce chantier d’envergure a débuté le 3 août et s’est terminée le 15 août. Elle consistait en la rénovation de l’asphalte, de l’évacuation et de l’égouttage au croisement de deux pistes (la 25 gauche et la 01/19). Pendant cette phase, seule une piste était disponible (la 25 droite). Elle devait donc être utilisée pour tous les décollages et les atterrissages, de jour comme de nuit.


Schéma de la phase 2 des travaux (publié sur le site de Brussels Airport)


Des conditions météorologiques plutôt rares

La semaine dernière, les avions ont toutefois dû être déviés à plusieurs reprises, aussi bien pour décoller que pour atterrir, en raison des conditions météorologiques exceptionnelles."Il y a eu beaucoup de vent soufflant du nord et de l’est. Une situation assez inhabituelle. Du coup, nous avons été obligés d’utiliser la piste 07L, dans le sens opposé. Ce qui est très rare", explique Dominique Dehaene, porte-parole de Belgocontrol, l’entreprise qui gère le contrôle aérien.

L’utilisation de cette piste, située à plus d’un kilomètre au nord par rapport à celle en travaux, a engendré un survol accru de la périphérie nord de la capitale. Même si l’impact sur la région bruxelloise devait normalement être limité, la commune de Molenbeek se situe dans le nord-ouest de la capitale. "C’est donc possible que des habitants soient plus survolés que d’habitude, à cause du vent et des aménagements causés par les travaux", résume le porte-parole

."Il est inévitable que certains jours, plus ou moins d’avions décolleront ou atterriront en survolant une zone d’habitation spécifique, et ce en fonction des conditions météorologiques", a également averti Brussels Airport sur son site internet.


 



"Un désagrément indépendant de notre volonté"

"Je comprends que cela peut être dérangeant pour ces riverains. Mais ce désagrément est indépendant de notre volonté. C’est Belgocontrol qui prend les décisions concernant les pistes à utiliser", souligne Florence Muls, porte-parole de Brussels Airport. En effet, c'est le gendarme de l’espace aérien qui détermine et modifie les routes de vol, en fonction de la disponibilité des pistes, les conditions météorologiques et l’intensité du trafic aérien.

Après trois nuits particulièrement bruyantes, la situation semble s’être normalisée à Molenbeek. "Ce défilé non-stop d’avions s’est finalement arrêté", se réjouit Karima.

La troisième phase des travaux a commencé le 15 août, uniquement de nuit, au croisement des pistes 25 gauche et 01/19. Elle se déroulera jusqu’au 7 septembre. Au total, l’aéroport de Bruxelles aura déboursé 30 millions d’euros pour réaliser ce chantier important.

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